SHERLOCK HOLMES : CRIME ALLEY
Vocations forcées

Après avoir été témoin de l’assassinat de son colocataire et ami Ron Jantscher, Sherlock Holmes est retenu prisonnier à la Fabrique appartenant à la famille Moriarty. En ces lieux sinistres et isolés où de nombreux érudits, disparus précédemment, ont laissé la vie, cette dernière y réalise sous le couvert des plus hautes instances royales des expériences liées à des transferts de personnalité. Attendant son tour pour être définitivement décérébré, le limier espère le moment propice pour faire faux bond à ses adversaires. Celui-ci va se présenter grâce à l’intervention providentielle et musclée de Tyron, ancien homme de main des Moriarty. En effet, cherchant à venger la mort de son frère Emmet, il vient délivrer Holmes pour lui proposer de l’aider à mettre sous les verrous ceux qui sont derrière toute cette tuerie, à savoir les puissants Moriarty. Ainsi associés, ils ne leur restent plus qu’à mettre dans le coup la Metropolitan Police, ce qui les oblige à œuvrer à visage découvert et à ce titre, leurs adversaires, se sentant en danger, ne vont pas tarder à se manifester.

Par phibes, le 24 janvier 2014

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES : CRIME ALLEY #2/2 – Vocations forcées

Le premier épisode permettait de retrouver Sherlock Holmes (le fin limier créé par le romancier Sir Conan Doyle) dans une évocation particulièrement intéressante concocté par un Sylvain Cordurié toujours aussi inspiré par son personnage. De manière originale, le scénariste nous introduisait dans une affaire de disparition de personnes (la première grande affaire de Sherlock, au temps où jeune indécis âgé d’une vingtaine d’années, il prêtait ses capacités d’analyse déjà remarquables au Yard) qui donnait l’occasion à ce dernier de découvrir un adversaire qui allait devenir son ennemi juré, James Moriarty.

Après une fin de première partie bien pessimiste, nous retrouvons avec envie la suite des péripéties. Il ne fait aucun doute que ce second volet reste dans des proportions toutes aussi sombres que précédemment. Le but des kidnappings des érudits londoniens étant maintenant connu, il devient essentiel que Sherlock Holmes, même en situation délicate, puisse exercer quelques manœuvres pour endiguer le mal causé. C’est donc par le massif Tyron que l’histoire va en quelque sorte rebondir et par la même occasion donner un peu de champ à l’enquêteur.

A ce titre, Sylvain Cordurié peut se vanter d’articuler son histoire d’une manière très adroite, jouant essentiellement sur deux tableaux, d’un côté sur la contre-attaque quasi désespérée d’Holmes et de l’autre, la riposte d’une organisation du crime puissante, intolérante et radicale. Cette confrontation est bien sûr génératrice d’actions des plus avantageuses et donnent à voir l’émergence d’une dissidence (chez les Moriarty) proche de la folie, venant expliciter par ce biais le caractère d’un personnage clé récurrent.

La mise en images d’Alessandra Nespolino va de pair avec la qualité du scénario. Elle nous donne à apprécier le juste travail graphique de ce dessinateur qui sait camper les ambiances historiques et animer ses personnages d’une façon très authentique. De fait, relevé par la colorisation impeccable d’Axel Gonzalbo, son univers ne manque certainement pas d’attrait.

Une fin de diptyque réussie qui trouve sa place dans la collection 1800 et qui donne une explication plausible et dramatique des raisons de l’engagement forcé du détective dans la voie qu’on lui connaît.

Par Phibes, le 24 janvier 2014

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