SHERLOCK HOLMES ET LES MYSTÈRES DE LONDRES
La noyée de la Tamise

A Londres, en 1894, le cadavre d’une enfant mutilée avec à ses côtés un masque africain est découvert dans la Tamise. Tandis que le Commissaire Gregson conclut rapidement à un assassinat perpétré par un clan jamaïcain, Lestrade, septique, décide de consulter le détective Sherlock Holmes. Les premières analyses qu’il réalise sur la dépouille démontre que la petite fille a été empoisonnée et que les riches vêtements qu’elle portait ne correspondent pas à sa condition sociale. Eu égard à la présence du masque mystérieux, le limier décide d’en connaître sa provenance. Après avoir fait appel à son ami Oscar Wilde, Sherlock Holmes part en France pour consulter le meilleur spécialiste en la matière, Félix Fénéon, un journaliste anarchiste. Malheureusement, en arrivant à Paris, le détective découvre que celui-ci a été emprisonné pour avoir lancé une bombe dans un restaurant. Holmes va alors devoir assurer sa défense pour tenter de le faire libérer et lui permettre de le suppléer dans la quête du mystérieux tueur.

Par phibes, le 3 mai 2023

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES ET LES MYSTÈRES DE LONDRES #1 – La noyée de la Tamise

Pour la deuxième fois dans sa grande carrière de scénariste après M.O.R.I.A.R.T.Y, Jean-Pierre Pécau remet en scène le fameux détective charismatique créé par Sir Arthur Conan Doyle, à savoir Sherlock Holmes. Faisant en sorte de revenir sur des bases plus classiques, l’auteur nous entraîne dans une équipée policière qui a la particularité de s’inscrire au sein de la cité londonienne juste après l’époque inquiétante entretenu par le terrible et non moins mystérieux Jack l’éventreur.

Pour ce faire, une nouvelle vague de crimes grève Londres, cette fois-ci perpétrés non pas sur des femmes mais sur des enfants. Fort de ce constat accablant et considérant le manque de réflexion de la police locale, Sherlock Holmes, toujours affublé de son ami Watson, sont commissionnés pour découvrir le coupable.

Le récit se veut particulièrement envoutant. Assurément bien mené, il permet une fois encore de mettre en exergue les grandes qualités du détective et plus spécifiquement sa force d’analyse dans une enquête au long cours (3 tomes sont prévus). que l’on pressent tortueuse (elle fait la bascule entre l’aristocratie décadente et le milieu des anarchistes) et à rebondissements multiples. Le locataire du 221B Baker Street qui nous lance sur de nombreuses pistes sans en privilégier aucune, se voit ici pour parfaire ses recherches, associé à un troisième personnage, Félix Fénéon, qui n’a pas fini d’apporter sa pierre à l’édifice.

Le grand intérêt de ce début d’enquête est le fait qu’elle se cale subtilement entre la réalité due la fin du 19ème (évènements et personnages ayant existé) et les aventures fictives de ce fameux limier, prouvant une fois encore que le scénariste n’a pas voulu faire les choses à moitié. Les repères sont nombreux, bien intégrés à l’histoire dans un mélange qui se veut homogène et qui a l’avantage de donner une réelle consistance aux péripéties.

De son côté, Michel Suro réalise une prestation de qualité. Usant d’un réalisme qui convient parfaitement au sujet traité, l’artiste démontre pleinement ses capacités à animer l’enquête dont il est question. Pour ce faire, il s’est approprié le visage émacié d’Holmes et est parvenu, à force d’expressions, à le transposer dans ce rôle d’excentrique assez froid qu’on lui connaît. Les décors d’époque londoniens, les tenues vestimentaires témoignent cette recherche documentaire qu’il a dû faire pour rendre cette histoire réellement convaincante.

Une première partie qui a le privilège de nous faire retrouver l’illustre Sherlock Holmes dans une nouvelle intrigue remarquablement solide et rebondissante. Vivement la suite !

Par Phibes, le 3 mai 2023

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