SHERLOCK HOLMES ET LES MYSTÈRES DE LONDRES
Le retour de Spring-Heeled Jack

Après avoir pris soin de s’allier à un groupe d’anarchistes du quartier de White Chapel grâce à l’aide du journaliste Félix Fénéon, Sherlock Holmes est disposé à mener son enquête sous un autre angle. En effet, ses pérégrinations au sein de la haute société anglaise n’ayant pas abouti, il décide de chercher dans le milieu miséreux dont sont issues les petites victimes. C’est ainsi que peu de temps après, le détective reçoit la visite de Rose-Marie Scarlett, une prostituée, qui vient livrer son témoignage concernant un nouveau rapt de petite fille. Fort de ce dernier, Sherlock Holmes décide d’enquêter du côté des loueurs de fiacres et d’un cocher qui n’est pas retourné au travail. En se transportant au domicile de ce dernier, Félix Fénéon est agressé par un sinistre personnage, un thug dépendant d’une confrérie d’assassins fidèles de la déesse Kali. Sauvé in extremis par Sherlock Holmes, il comprend alors avec celui-ci que le Marquis de Beresford qui emploie des thugs est peut-être lié aux assassinats. Quel est donc ce Beresford et son sinistre passé lorsqu’il œuvrait en Afghanistan en tant qu’espion pour la couronne ?

Par phibes, le 24 janvier 2024

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES ET LES MYSTÈRES DE LONDRES #2 – Le retour de Spring-Heeled Jack

Après un premier volet pour le moins intrigant eu égard à la teneur des assassinats perpétrés dans la capitale britannique, nous retrouvons le fameux limier cher à Sir Conan Doyle que Jean-Pierre Pécau a emprunté le temps d’une enquête policière. Sherlock Holmes revient donc dans cette énigme mortelle qui, assurément, n’est pas sans lui poser de gros problèmes de compréhension au point qu’il se doit de compenser avec le milieu anarchiste pour faire tombe le curieux assassin qui sévit dans les rues de Londres.

Nous retrouvons notre héros toujours aussi sarcastique qui bénéficie enfin d’un témoignage crucial pour faire avancer ses recherches. Celui-ci émane d’un nouveau personnage aperçu en fin du premier opus et qui va ici prendre une place de choix, surtout auprès de Watson. Il s’agit d’une prostituée, Rose-Marie, qui, grâce à sa gouaille et son franc-parler, va amener un certain piquant à l’affaire. On perçoit que Jean-Pierre a voulu s’amuser de ce personnage pour amener certes de la féminité à cette équipée à prime abord masculine et une réelle légèreté aux débats.

L’association entre Fénéon, Holmes et Watson se poursuit agréablement et nous entraînent dans une intrigue touchant à un assassin qui va finir par devenir saisissable. On saluera tout de même la profondeur de l’enquête qui a l’avantage d’aller prendre ses racines dans le passé guerrier anglo-afghan et qui permet au scénariste de caler adroitement, sous le couvert de tergiversations holmesques bien servies, sa fiction à des faits historiques. Il ne fait aucun doute que les péripéties s’enchainent impeccablement et donnent l’occasion, grâce à des rebondissements bien instillés (l’apparition de Spring-Heeled Jack en est un), de susciter une réelle appétence pour découvrir dans une progression mesurée le fameux coupable.

Michel Suro continue à tirer son épingle du jeu graphique. Dans une belle constance et à l’appui d’un trait libéré, assurément rapide, l’artiste donne du corps à cette enquête policière. La mise en images se veut pour le moins documentée et met en exergue des décors londoniens de choix de la fin du 19ème. L’animation des personnages est habile, ces derniers restant suffisamment représentatifs dans leurs différentes déambulations. A ce propos, Sherlock reste fidèle à lui-même dans son effigie, associée ici à une Rose-Marie bien délurée, à l’opposée du côté strict du détective.

Une fin d’enquête rondement menée qui permet d’affirmer que Jean-Pierre Pécau a toutes les qualités requises pour créer de nouvelles aventures de ce haut personnage.

Par Phibes, le 24 janvier 2024

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