SHERLOCK HOLMES SOCIETY
In nomine dei

Grâce à l’appui d’Edward Hyde, Sherlock Holmes s’est dangereusement rapproché de la vérité concernant le drame vécu par le village irlandais de Keelodge en mettant à jour les pratiques expérimentales nauséeuses du mystérieux concile dans un institut londonien. Après avoir découvert que le psychiatre Ryan Shelvey avait partie liée avec cet organisme, le fin limier se voit agressé à son domicile par un quatuor masqué qui blesse grièvement son ami Watson. Emprisonné, Shelvey avoue à Holmes son appartenance à l’organisme occulte mais tait l’identité de ses commanditaires. Aussi, alors que le détective compte sur le travail laborantin de Hyde pour trouver un vaccin au virus de Keelodge, il poursuit son enquête à l’insu de son frère Mycroft et du Yard. Pour cela, il se transporte au domicile de Moraly, trésorier de l’ordre des médecins lié à Shelvey, et y découvre son cadavre. C’est alors qu’il tombe nez-à-nez sur l’assassin qui, pratiquant les arts martiaux, lui fausse compagnie. Dépité, Holmes décide de chercher des indices dans la demeure de Morlay. Le peu qu’il va trouver et les quelques aveux de Shelvey malmené par des petits malfrats à la botte du détective lui permet de faire évoluer son enquête. Va-t-il enfin pouvoir découvrir celui ou ceux qui sont à la tête du mystérieux concile et par ce biais, découvrir ses sinistres desseins ? Malheureusement, il semble qu’Edward Hyde ne soit plus prêt à l’aider…

Par phibes, le 28 octobre 2015

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES SOCIETY #3 – In nomine dei

A la suite de la tragédie vécue par la population d’un petit village irlandais et après qu’il nous ait affranchi sur l’identité de l’individu qui est lié indirectement à ce drame (Hyde), Sylvain Cordurié revient dans les mêmes dispositions scénaristiques pour donner la suite des investigations de son personnage fétiche Sherlock Holmes.

Ce nouvel épisode nous replace à la suite de l’agression subie par le limier à son domicile, commandité par le psychiatre Ryan Shelvey, soupçonné de faire partie de ceux qui ont propagé à titre expérimental (dans le village de Keelodge) un virus qui « zombifie » toute personne qui entre au contact avec celui-ci. Comme il se doit, l’enquête menée en solo par Holmes poursuit son chemin face à un adversaire mystérieux dont on commence à percevoir l’image.

Sylvain Cordurié, qui nous avait habitué, au sein de la collection 1800, à concocter des diptyques nous offre ici un récit au long cours qui permet d’apprécier pleinement les pérégrinations du détective grâce à une évocation plus poussée. Par ce biais, le déroulement de l’intrigue se veut moins direct et semble aller au fond des choses, via un nombre plus importants de rencontres et d’approfondissements caractériels. De fait, ce troisième opus ne manque pas de matière et marque tout de même une étape notable dans la saga puisqu’au-delà de l’arrestation de Shelvey, du meurtre du trésorier de l’ordre des médecins, de la rencontre musclée avec l’homme de main du Concile (Ring), des états d’âme de Hyde et du rapprochement entre les deux frères Holmes, il nous offre enfin l’occasion de découvrir, non loin de la fin, ceux qui se trouvent derrière cette sinistre affaire.

Force est de constater que la qualité du scénario reste de haute volée, portée par la valeur de l’énigme policière, le jeu profond des personnages clés et par le charisme légendaire du limier dont on pourra goûter ses pensées les plus personnelles et son esprit d’analyse. Bien qu’elle titille le fantastique et qu’elle se nourrisse abondamment des univers initiés par Conan Doyle et Stevenson, il n’en demeure pas moins que l’enquête très bien structurée repose sur des faits plausibles, historiquement bien campés.

Pour ce troisième volet, après Stéphane Bervas et Eduard Torrents, c’est au tour d’Alessandro Nespolino de participer à la mise en image des pérégrinations de Sherlock Holmes. Loin d’être une première (il est déjà intervenu dans le diptyque Sherlock Holmes: Crime Alleys), sa collaboration permet une fois encore d’apprécier son style graphique tout en finesse qui colle parfaitement à celui exigé dans la collection. Aussi, on ne sera pas troublé par ce changement de dessinateur qui offre un travail cohérent par rapport à ses prédécesseurs. A n’en pas douter ses décors représentant le Londres de la fin du 19ème sont de grande beauté et démontrent que l’artiste est allé au plus loin dans le détail pour restituer les ambiances des quartiers anglais d’antan. Pareillement, les personnages, reconnaissables d’un tome à l’autre, bénéficient d’une étude également rigoureuse, très réaliste. A noter une colorisation d’Axel Gonzalbo remarquablement utilisée pour bien camper l’époque.

Un troisième opus réussi d’une enquête au long cours parfaitement cadencée et illustrée. Vivement l’épisode suivant pour savoir comment Holmes va pouvoir gérer la menace qui grève le tout Londres.

Par Phibes, le 28 octobre 2015

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