SORTILÈGES
Livre I

Alors que son père vient d’être assassiné, Blanche est allée à la rencontre de son amant Gaspard le paysan pour lui signifier la nouvelle et l’informer qu’elle ne pourra plus, de par les nouvelles fonctions qui lui sont dévolues, le revoir. En effet, promise reine d’Entremonde, elle se doit de se plier au protocole d’usage. Terriblement dépité par ce délaissement abusif, le jeune homme crie vengeance en s’adressant à la sorcière Miranda qui lui fait signer un pacte. De son côté, Blanche n’a pas le cœur en liesse. La lourde charge qu’elle a héritée lui a imposé un choix très difficile et, qui plus est, a attisé la jalousie de son frère bossu et de sa mère, et également un vent de trahison. Est-ce que l’Entremonde serait en train de vivre ses derniers instants ? Et si un allié venant du monde d’en-bas survenait, y aurait-il réellement possibilité de faire naître quelque espoir ?

 

Par phibes, le 17 octobre 2012

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Notre avis sur SORTILÈGES #1 – Livre I

Jean Dufaux, concepteur prolifique d’histoires en tout genre qui a su marquer de son empreinte le paysage de la bande dessinée au regard de cette thématique plurielle dont il a le secret, revient pour une nouvelle aventure qui fleure bon le conte médiéval. Associé à une autre pointure du 9ème art, le dessinateur averti José Luis Munuera, le scénariste peut se targuer qu’une telle collaboration soit des plus positives et, de fait, soit synonyme d’un engouement certain.

Cet épisode ouvre les bans d’un récit en deux volets, récit qui réussit sans ambigüité à nous plonger dans un univers moyenâgeux au sein duquel, comme le titre l’indique, la sorcellerie a sa place. De fait, on nage en plein fantastique, un fantastique généreux et simple qui se veut s’étendre sur la destinée ardue d’une jeune reine. Jean Dufaux en établit rapidement le contexte au moyen d’une narration presque solennelle qui permet de faire la connaissance des bons et des méchants qui composent le giron plus ou moins éloigné de la principale concernée. Drame sous-jacent, amours interdits ou déçus, jalousie, trahison, intégrité font partie, parmi d’autres aspects, des nombreuses facettes du récit lorgnant assurément sur l’univers de Disney.

L’histoire bénéficie d’une certaine originalité via la dualité entre deux mondes (celui d’Entremonde et celui d’En-Bas) et surtout grâce à l’intervention d’un démon qui ne manquera pas de surprendre de par ses aspirations à contre-courant vis-à-vis de Blanche. A ce titre, l’antagonisme mis en évidence produit ses effets et donne à vivre des moments qui peuvent se révéler distrayants.

Il suffit de regarder le premier de couverture pour identifier le dessinateur qui participe à l’ouvrage. En effet, reprenant les effets graphiques du diptyque Fraternity, José Luis Munuera démontre qu’il se complait dans ses derniers codes picturaux (au demeurant superbes) et par ce biais, nous abreuve de son talent et de son inspiration du cartoon. Son dessin en impose par sa qualité générale, ses couleurs, ses ambiances obscures et ses apparences caricaturales adroitement travaillées.

Un premier sort jeté par deux grands sorciers de la BD qui se veut bien engageant.

 

Par Phibes, le 17 octobre 2012

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