SPIDERMAN - LES INCONTOURNABLES
La dernière chasse de Kraven

Kraven est usé, il se sent vieux mais il a aussi le sentiment qu’il ne s’est pas complètement accomplit. Depuis tant d’années Spiderman le nargue, le ridiculise et d’un simple combat avec un adversaire Kraven en a fait une obsession, une obsession qui le pousse à affronter une dernière fois l’homme araignée, à le droguer, à le capturer et surtout, à l’enterrer vivant… le chasseur va alors se réapproprier le costume et la mission de son ennemi.
Kraven a donc revetu le costume de Spiderman, il erre en ville en intervenant dans les situations qui nécessitent une action plus musclée. Mais voilà, Kraven est plus violent, plus radicale, et du coup la rumeur circule que Spiderman serait soudain devenu plus expéditif. Pendant ce temps un autre adversaire de l’homme araignée, Vermine, une sorte d’homme rat cannibale, fait parler de lui en dévorant des passante. Persuadé qu’en capturant Vermine il se rapprochera de l’image de Spiderman plus vite Kraven décide d’affronter la bête !
Et Peter Parker, pendant se temps, remonte petit à petit à la surface, émergeant de la boue il découvre que le temps a passé et que la situation lui a échappé.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SPIDERMAN – LES INCONTOURNABLES #3 – La dernière chasse de Kraven

Vous voyez, quand j’ai commencé à lire des comics, je me suis vite habitué à ces histoires somme toute assez linéaires, très manichéennes, faites avant tout pour des ados, et cela me convenait bien ! A la fin des années 80, les auteurs se sont alors penchés vers une approche plus "réaliste", on peut en penser ce que l’on veut, que ça ne correspondait plus à l’âme des comics ou je ne sais quoi d’aussi rétrograde mais en tout cas on a vu émerger quelques uns des plus grands chef d’oeuvre de la BD à cette occasion !
Parmi ces bijoux je tenais à parler de cette "saga" : Kraven the last hunt !
J M DeMatteis a voulu redéfinir ce personnage en le rendant nettement plus charismatique et absolutiste que dans ses précédentes interventions, c’est un chasseur avant tout et son rapport avec Spiderman n’est plus simplement un rapport avec un adversaire, ni même avec une proie, on a le sentiment qu’il affronte davantage son alter ego, sa nemesis absolue. Ainsi pour aller jusqu’au bout de son parcourt il doit vaincre et assimiler cet ennemi. Dans les comics habituels le rapport entre les adversaires est bien plus basique, pas de réelle prise de conscience, le but avoué étant de battre l’ennemi et de devenir le maître de quelque chose genre la ville, le pays ou le monde, ici c’est tout autre chose…
D’autant que l’écriture de DeMatteis est magnifique (rappelez vous nous lui devons déjà Blood, Moonshadow, Cap America etc.), il donne une voix différente à chacun des protagonistes (d’où une typo et une couleur différentes aussi), et peut ainsi amener des points de vue, des monologues intérieurs très personnalisés. Je n’ai que très rarement vu ce genre d’approche jusqu’ici ! De la très grande écriture !
Aux dessins on retrouve un Zeck (encré par McLeod alors en pleine forme !) tout juste sorti de Secret War, de Captain America et près de se lancer sur Punisher ! Son trait est très souple, dynamique et vraiment on a l’impression que les formes glissent dans la page, c’est superbe !

Cette fantastique histoire se conclue par une apothéose, comment pouvait on imaginer que DeMatteis allait amener ses personnages vers cette fin ? Alors l’adversaire n’est plus simplement un ennemi à abattre mais il peut aussi être un absolu à atteindre pour s’accomplir et arriver ensuite l’accomplissement ultime ! Vous saisirez mieux la subtilité de cette histoire en lisant cet album, car je me doute que je ne saurais pas retranscrire aussi fidèlement le message de ce récit, néanmoins Kraven, the last hunt est un des chef d’oeuvre du comics dit moderne, un scenario sombre et violent, une atmosphère incroyable, des dialogues sublimes, une ambition qui dépasse de très loin le comics de base, des dessins particulièrement inspirés…
Une histoire qui marqua pas mal de lecteurs à sa sortie en 88, et qui devrait encore trouver de nombreux fans, je le pense !
Bref, une lecture à ne pas louper.
Suivez mon conseil et vous verrez !

Par FredGri, le 6 juillet 2007

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