SPIRITE
Tunguska

Le 30 juin 1908, une énorme explosion a lieu dans le ciel juste au-dessus du territoire de Tunguska en Sibérie Centrale. Dix jours après cet évènement exceptionnel, une équipe de scientifiques dont le professeur Boris Voynich est sur place pour analyser les dégâts. Tout en se maudissant de ne pas avoir pu empêcher ce cataclysme, il exige le black-out total sur ce dernier. C’est alors qu’ils font la découverte, grâce à une apparition fantomatique, d’une survivante, une petite fille que le professeur décide de prendre sous son aile protectrice. Vingt-trois ans plus tard, à New-York, Boris Voynich et son assistant Ian Davenport participent à une séance de spiritisme afin d’en analyser la véracité. Malheureusement, elle ne se passe pas comme prévu et les deux hommes sont rejetés illico à la rue. Considérés comme des escrocs, les expériences qu’ils réalisent en catimini ont pu leur permettre d’isoler une entité ectoplasmique. C’est lors d’un nouveau test dans leur laboratoire que le professeur est assassiné par un groupe d’individus bien mystérieux. Ian qui a assisté à la scène et qui a compris que les collègues de son mentor sont menacés, décide alors d’en informer la police. Mais cette dernière reste hermétique à ses explications jugées peu crédibles. Le jeune homme se tourne alors vers le grand journal The American Daily et plus particulièrement vers la jeune journaliste qui s’occupe de la rubrique paranormale, Nell Lovelace. Malgré son incrédulité de départ, cette dernière accepte d’aider Ian.

Par phibes, le 6 avril 2020

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Scénariste :

MARA
dessinateur :

MARA
Coloriste :

MARA
Éditeur :

DRAKOO
Genre s :

Esotérique

Fantastique

Policier
Sortie :

mai 2020
ISBN :

9782490735075

Notre avis sur SPIRITE #1 – Tunguska

Après sa bien sympathique quadrilogie Clues, sa participation remarquable dans la série Détectives (tome 6 – John Eaton) et ses interventions dans divers collectif, Mara fait son entrée dans la maison Drakoo. Toute seule aux commandes, elle vient nous offrir une aventure historico-fantastique qui devrait se décliner en trois volets.

Se référant au mystère du véritable cataclysme qui a eu lieu en Sibérie le 30 juin 1908, le récit nous embarque dans une aventure où, eu égard au titre de l’arc, le paranormal a toute sa place. Il permet ainsi à deux personnages principaux, Ian et Nell, de se lancer dans une enquête policière suite à l’assassinat du scientifique Boris Voynich ainsi que d’autres spiritologues. L’histoire qui en découle est pour le moins animée et met sur le plateau, dès le premier meurtre, le nom de leur adversaire, Arthur Arroway et ses soldats fantômes. L’intrigue est posée, tournant autour des malversations de ce sinistre personnage et de son intérêt pour l’énigmatique Eiseinstern.

L’on concèdera que cette première partie bénéficie d’un programme fort alléchant. Grâce tout d’abord au contexte dans lequel Mara a souhaité nous immerger, à la fois historique (rappelons que nous sommes en 1931) et fantasmagorique (existence d’entités ectoplasmiques représentant l’esprit des morts). Cette association permet à l’artiste de jouer largement sur son énigme policière en lien avec un fait de 1908 et une série d’homicides, et de lui donner par son anormalité une teneur addictive. Ensuite, les personnages ont l’avantage, à la faveur de leurs caractères, d’être bien complémentaires (Ian et Nell) et nous amènent plus d’une fois dans des joutes verbales (entre eux et avec leur entourage) emplies d’humour. Les autres rôles tels Marlène Sekar ou Madame Gluckman donnent un peu plus d’espace à l’intrigue et ont, surtout pour le premier, beaucoup de choses à nous apprendre.

Pour illustrer son équipée fantastique, Mara reste dans ce domaine pictural qui lui sied à merveille. Adepte de l’animation et très habile de la table à dessin, elle a la particularité d’œuvrer avec une réelle efficacité dans un semi-réalisme enchanteur. L’on saluera le joli travail sur l’expressivité de ses personnages dont certains comme Nell, Ian, Sekar… sont vraiment attachants.

Une ouverture fantastique bien entreprenante. On attend la suite !

Par Phibes, le 6 avril 2020