SPIRITE
Echos

A la faveur de ce troisième volet, le temps des explications semble être venu. Bien que la fin du précédent tome avait pour conséquence d’ajouter une couche supplémentaire à l’intrigue générale en nous faisant pressentir une nouvelle menace, nous retrouvons Ian et Nell, ce duo de choc en quête d’informations sur la communauté de spiritologues disparus et sur la grande catastrophe de Tuguska. Cette fois-ci, les réponses vont affluer et ce, via deux intermédiaires potentiellement impliqués dans les évènements dramatiques à savoir par Anya Eisenstern et Arthur Arroway.

Mara continue à gérer son histoire fantastique avec une réelle dextérité, faisant grassement un retour dans le passé des scientifiques Eisenstern et Arroway, tout deux disciples de Boris Voynich. Occultant volontairement les deux héros, la journaliste et le spiritologue apprenti, elle préfère donner le pas, à grand renfort de voix-off, aux péripéties vécues antérieurement au sein de l’université Outsmouth où tout a commencé.

A la faveur d’un alternat évocatif subtilement maîtrisé, les souvenirs affluent des deux côtés et nous ouvrent une voie sentimentale qui a l’avantage de faire apparaître un autre personnage clé la médium Lucia Esteban et d’apporter une certaine romance. Le récit se déroule plutôt linéairement avec des temps forts alliant amour et folie et de bonnes surprises, n’hésitant pas en cela à faire intervenir Sir Conan Doyle himself, un authentique passionné du spiritisme.

Les dessins de Mara sont toujours aussi généreux. La tendresse de son trait rend ses personnages bien attachants mais peut également s’inverser pour produire des moments plus terribles. Son travail se veut dynamique, rigoureux et bien expressif, avec de beaux gros plans et un choix de couleurs de belle qualité.

Un troisième volet spirituellement captivant qui a le privilège de faire avancer l’intrigue profitablement. On attend le dernier tome pour comprendre la menace qui plane sur nos héros.

Par Phibes, le 10 février 2025