SUCCUBES
Camilla

En pleine Terreur, alors que Manon Roland a été conduite à l’échafaud, l’incorruptible Maximilien de Robespierre regagne son domicile pour y recevoir, comme à son habitude, la visite de Camilla, une femme sulfureuse et sournoise. Mais, cette fois-ci, la belle brune a été repérée et identifiée par une confrérie d’ecclésiastiques qui voit là enfin l’occasion de se débarrasser d’une des représentantes d’un ordre ancestral antagoniste, les Filles de Lilith. Pour ces hommes de Dieu, il est clair qu’un terrible complot est en pleine maturation auquel est mêlé le "tyran" et de fait, la nation toute entière.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SUCCUBES #1 – Camilla

La révolution française et plus précisément l’époque de la Terreur servent de cadre historique à cette nouvelle série réalisée par deux auteurs qui se connaissent déjà pour avoir œuvrer ensemble à la saga "Les passants du clair de lune" de chez Glénat. "Succubes" se veut se rapporter au mythe multimillénaire de la féminité incarné par la première femme d’Adam, avant Eve, à savoir Lilith. Par ce biais, et au nom de cette dernière, ces fameux succubes (sortes de démons) punissent les hommes par leur charme fatal.

Féru de fantasy et d’histoires fantastiques ("Xoco", "Korrigans", "Sheewõwkees"…), Thomas Mosdi nous introduit par le biais de son récit dans un culte purement féminin qui a pris pour parti d’influer sur le cours de l’Histoire. Pour ce faire, il a choisi l’une des périodes les plus tragiques de l’Histoire de France et de surcroît, l’un des personnages les plus controversé, Robespierre, pour lui faire subir la vindicte de ces femmes démons.

Bien inspiré et documenté, le scénariste crée des ambiances emplies à la fois d’une grande sensualité et d’un fanatisme débordant. L’intervention de ces succubes est originale, machiavélique par le fait que les beautés en présence sont de véritables manipulatrices sournoises et adeptes d’un culte radical dont l’homme est la cible. Bien intégré à l’époque révolutionnaire, Thomas Mosdi donne sa version de la chute de "l’incorruptible" pris dans la tourmente pernicieuse d’une machination fantastique.
Mais cet ordre typiquement féminin a son contradicteur. Pour éviter l’omnipuissance des succubes, l’auteur lui oppose judicieusement une confrérie composée uniquement d’hommes, de souche vaticane. Il va de soit que cette adversité va donner lieu à des échanges à l’issue incertaine.

La performance de Laurent Paturaud a de quoi bluffer du fait de sa qualité esthétique générale. En effet, comment rester de glace face à la beauté de ses graphiques dans lesquels sont représentées des femmes d’une beauté envoûtante, aux formes parfaites. La recherche dont il fait preuve pour recréer avec réalisme les ambiances de l’Egypte ancienne ou de la Révolution est flagrante et incite à un voyage dans le temps. De même, la colorisation assez sombre dont il est également le maître d’œuvre, savamment dosée, apporte le relief indispensable à son dessin, de ce fait, remarquable.

"Succubes" est un superbe ouvrage augurant une série palpitante qui s’inscrit parfaitement dans la collection "Secrets du Vatican" des éditions Soleil et qui reste à découvrir pour son mélange original d’Histoire et de légendes bien structuré.
 

Par Phibes, le 9 avril 2009

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