TERRE
Le vieux monde

Après s’être esquivés du croiseur spatial « Jupiter » à bord d’une frégate de sauvetage, Mandor, Beth, Pip et quelques autres sous la directive de Monsieur se sont vus obligés de passer dans une tempête d’astéroïdes menaçante. Sitôt traversée, ils se retrouvent face à une planète dont l’apparence des continents leur fait penser à la Terre, ancien berceau de l’humanité. Ignorant ce qu’elle est devenue depuis des siècles, ils décident de s’en approcher méthodiquement. Après avoir atteint l’atmosphère, leur frégate est mise en stationnaire tandis qu’un petit module d’exploration transportant Mandor, Beth et quelques équipiers atterrit dans une clairière entourée de brume. En ces lieux humides et moisissant, ils font la découverte d’une dent immense, tendant à faire penser qu’elle est issue d’un animal énorme. Or, aucun animal de ce gabarit n’a été répertorié sur la Terre. Par ailleurs, les relevés réalisés sur le terrain ne collent pas à ceux de la planète-mère. Enfin, aucune onde, aucun signe de vie n’émane de cette dernière. Serait-ce vraiment la Terre ? Et si oui, que lui est-elle arrivée ou que leur est-il arrivé depuis qu’ils ont quitté Jupiter ? Pour tenter de le découvrir, Monsieur demande à Mandor de participer à une mission de reconnaissance. Que vont-ils bien pouvoir trouver ?

Par phibes, le 29 septembre 2020

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Notre avis sur TERRE #1 – Le vieux monde

Après un premier cycle de trois albums parus sous l’intitulé « Ter », Rodolphe et Christophe Dubois remettent les couverts pour donner suite aux aventures spatiales de leur personnage clé Mandor. Cette nouvelle saison qui se décline sous l’appellation « Terre » renvoie les rescapés du soulèvement des Intégraux, fanatiques religieux, dans leur fuite à bord d’un vaisseau de sauvetage à destination d’une planète en tout point semblable à la Terre.

Ce premier volet (ou quatrième de la saga) a le privilège de faire franchir une étape dimensionnelle supplémentaire. Si la première trilogie avait pour cadre un croiseur interstellaire (bien gigantesque) répondant au nom de Jupiter, celle qui s’annonce vient prendre pour base une planète toute entière. Et pas n’importe quelle planète puisqu’il semblerait que ce soit la Terre. Très inspiré par ce sujet qu’il a su partager avec Leo dans la saga Centaurus, Rodolphe nous immerge dans le mystère de cet astre qu’il va falloir découvrir au fur et à mesure des investigations de ses protagonistes.

On se retrouve donc dans une équipée de terrain qui a l’avantage d’être fluide et à rebondissements. A cet égard, tout en nous sensibilisant sur le rapprochement de Mandor (ersatz humain) et de Beth, le scénariste fait en sorte de faire durer son énigme en cumulant des rencontres surprenantes, d’un autre temps qui, bien évidemment suscitent de nombreux questionnements. Elles sont associées à d’autres évènements inquiétants qui ont tendance à isoler le couple du reste des rescapés et à leur donner les coudées franches face à des surprises de taille. De fait, on se laisse happer par leurs périples incertains toujours aussi bien gérés et on reste suspendu à ce qu’ils vont percevoir.

Christophe Dubois signe une performance graphique incroyable. Toujours à la faveur d’une finesse délectable, l’artiste ne lésine pas sur les moyens pour rendre réaliste l’univers de Terre. A ce propos, on restera subjugué par la qualité de ses décors, par leur détail, par l’ambiance exotique qu’ils dégagent. Idem pour les personnages dont la représentation harmonieuse trahit une recherche évidente dans les expressions. Le tout se déguste sous le couvert d’une colorisation riche et réellement impressionnante.

Un deuxième cycle qui commence et qui déjà nous met en appétit pour la suite. De la très bonne science-fiction signée par un tandem d’auteurs fortement inspirés !

Par Phibes, le 29 septembre 2020

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