THE NICE HOUSE ON THE LAKE
Tome deux

La lecture de The Nice House on the Lake est avant tout extrêmement immersive. James Tynion IV nous plonge dans les pensées des uns et des autres, remonte le temps, nous fait découvrir leur première rencontre, les moments forts de leur relation, mais petit à petit trouble les cartes de l’histoire que nous lisons. Plus nous avançons plus nous nous rendons compte, par exemple, que le personnage de Walter joue avec la mémoire du groupe, n’hésitant pas à rectifier l’ordre des évènements, rayant tel protagoniste pour en introduire un autre etc. Ce qui fait que cette lecture nous oblige à sans cesse prendre ce constat en compte.
Toutefois, c’est justement cette gymnastique narrative qui fait toute la qualité de cette excellent second volume, l’impression que quelque chose nous dépasse, mais surtout qu’il s’agit d’un élément important.

L’écriture de Tynion IV est d’une extrême subtilité, entrant dans les méandres des états d’âme de chacun, sur le regard qu’ils peuvent porter sur leur hôte, mais surtout sur les autres "prisonniers". Malgré tout, on n’est pas non plus dans un soap dégoulinant, il s’agit réellement d’une étude de mœurs absolument captivante.
En contre partie, le scénariste joue avec nos nerfs, comme avec ces scènes introductives ou l’on voit les personnages légèrement plus âgés, qui évoluent dans un cadre apocalyptique, entourés de rats ou errant seuls, armés, dans une sorte de version ravagée du décor… Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui les a conduit dans cette situation ? Pourquoi sont-ils tous isolés les uns des autres.

On n’a donc pas toutes les réponses avec ce volume, il faut l’accepter. Mais on est tellement pris dans les rouages de ce scénario presque hypnotique, par la qualité de l’écriture, des portraits brossés devant nous et le naturel de toute cette bande d’individus que l’on ne demande, au final qu’une chose… C’est quand la suite ?

En parallèle, graphiquement c’est vraiment du très beau travail. Avec des expressions très justes, des cadrages très fins et l’impression d’être auprès d’eux. Je ne connaissais pas Alvaro Martinez Bueno et je dois bien avouer que je tombe complètement sous le charme. Une magnifique prestation qui participe complètement au charme de cette série.

Vous l’avez compris, The Nice House on the Lake c’est deux albums à lire absolument !

Par FredGri, le 3 avril 2023