TOUT PRATT
Un homme, une aventure 2

Canada, au début du XXème siècle. Jésuit Joe est un métis qui découvre, dans une cabane, un costume de la "Police montée" qu’il revêt aussitôt. C’est à ce moment là que 3 hommes lui tirent dessus, mais Joe est plus rapide et descend les assaillants. Sur sa route, il sauve un bébé blanc qu’il confie à des inuits, agresse un curé, libère deux prisonniers, tue deux trappeurs et sa sœur. Le sergent Fox se met à la recherche de cet "étrange" policier" qui semble faire sa propre justice…

1938 – Des soldats poursuivent les gangaceiros du capitan Curisco et de son compagon Gringo Varga. Tous se font massacrer. La jeune et belle Sataniah de Fortaleza, la femme de Gringo, demande à Mae Preta de faire revivre son homme qui revient avec une mission à accomplir : venger ses compagnons morts et trouver le traître qui les a donnés aux soldats.

 

Par berthold, le 20 janvier 2020

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Notre avis sur TOUT PRATT #28 – Un homme, une aventure 2

Altaya propose dans ce nouveau volume de la collection Tout Pratt, deux autres titres de la collection un homme, une aventure: "L’Homme du grand Nord" et "L’homme du Sertao" !

Ce qui m’a plu dans "L’Homme du grand Nord", c’est le personage de Jesuit Joe, son ambiguité. Est-il réellement un salaud ou bien fait-il semblant ? Une des scènes que je préfère, c’est celle où il se promène en canoe, il écoute un oiseau chanter sur une branche, il sourit et… descent l’oiseau en disant : "Y’ a trop de joie dans ce bois". Qui est ce personnage? A part qu’il me fait penser un peu à Raspoutine, "l’ami" de Corto Maltese.
La première édition de Jésuit Joe date de 1982. En 1990, Olivier Austen décide d’adapter l’album au cinéma. Le film reste asssez méconnu, mais reste assez fidèle à l’esprit de Pratt.

Altaya propose dans sa collection Tout Pratt de retrouver cette aventure étonnante qui commence par 13 planches muettes. Ce qui est très réussi. Pratt utilise la technique du "gauffrier".
Comme je le dis plus haut, le personnage est ambigu, il n’hésite pas à sauver un bébé ou un blanc qu’il ne connait pas, mais tue sa sœur parce qu’elle se prostitue. La fin aussi est ambigue : entre le sergent Fox et Joe, un fusil, juste un "crack" dans la dernière case et le mot "fin". Le lecteur ne sait pas ce qui s’est passé, qui est mort, qui s’en sort.
Pratt avait commencé 17 planches de Jésuit Joe 2 qui restera inachevé. Une oeuvre à part, à (re)découvrir.

"L’Homme du Sertao" est une aventure lancéé par l’éditeur italien Bonnelli. En France, ce récit paraîtra en album chez Dargaud dans la collection Pilote en 1978 sous le titre "La Macumba du Gringo", avant de connaître une autre réédition en 1985 sous une nouvelle présentation, avant que Vertige Graphic ne propose une nouvelle version agrémentée d’aquarelles en 1998.

Cet album nous présente une histoire d’amour, de mort, de traitrises et de vengeance, un des récits les plus forts de l’auteur.
Nous avons droit à un récit d’aventure très violents, très sexe (bien que nous n’en voyons pas, nous sentons cette tension dans quelques pages, de même que les couleurs orangées donnent une ambiance chaude à l’histoire. Il y a aussi une part de fantastique avec le cantoblé, la sorcière Mae Preta, la vengeance du Gringo, un mort revenu à la vie ne sachant pas qu’il est mort. Bref, une histoire qui peut paraître dérangeante pour certains lecteurs à cause de certains propos, de certaines scènes. Mais il s’agit toutefois d’une des plus belles intrigues écrites par Hugo Pratt.

Un dossier de quelque pages accompagne ces deux récits.
Deux titres à ne pas surtout pas manquer.

 

Par BERTHOLD, le 20 janvier 2020

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