TOUT PRATT
Capitaine Cormorant et autres histoires

 La collection Tout Pratt nous propose de retrouver le récit Capitaine Cormorant, ainsi que deux autres histoires : Billy James et L’attaque du fort.

Le personnage de Capitaine Cormorant, créé par Hugo Pratt, est apparu en 1962 pour un magazine argentin. Puis l’auteur, ayant quitté Buenos Aires, entre temps, replace son personnage en 1963 dans l’illustré Radar (où son nom change : il devient Capitàn Moko). Puis en 1967, il reprend la série pour la revue Sgt Kirk, mais c’est à ce moment là qu’il se lance dans La ballade de la Mer Salée. Pratt demande à l’un de ses amis, Stelio Fenzo, de terminer le second épisode de Capitaine Cormorant. 

Pratt nous entraîne donc en 1776, en plein Océan Pacifique qui le fascine d’ailleurs. Il nous propose un très bon récit d’aventure maritime, digne des Stevenson et autres auteurs du genre. Cette histoire nous fait voyager, nous emmenant dans des contrées exotiques, n’oubliant pas l’humour et l’action. Il crée une galerie de personnages très intéressants comme le jeune homme qui débarque de son Angleterre natale et qui se retrouve dans un contexte différent, Sir Randolph Light, il y a bien sûr le Capitaine Cormorant qui est un peu l’ancêtre de Corto Maltese et son ami Taro, qui rappelle un peu Tao dans la ballade de la Mer Salée, ainsi que la belle Phoébé, la soeur du capitaine, personnage féminin fort comme les affectionne Hugo Pratt. Il ne faut pas oublier la reine Fita qui voudrait bien prendre le jeune Rand comme époux.

L’aventure est donc au rendez vous. C’est vraiment du dépaysement garanti. On entendrait presque le bruit de l’océan, les embruns, le cri des mouettes autour des navires… Pratt fait des merveilles au dessin, il signe un très bon scénario qui ne devrait pas déplaire aux amateurs.

Avec Billy James et L’assaut du fort, nous nous retrouvons en pleine guerre de 7 ans.
Avec ces deux récits, on note que Pratt montre son attachement à cette période de l’histoire. Attachement que l’on notera aussi plus tard avec Wheeling. Les deux récits sont vraiment agréables à lire et très prenants. Il est dommage que nous n’ayons pas pu retrouver le personnage de Billy James dans d’autres aventures ou bien celui de Michel Renard, entre autres. Ces deux récits montrent bien aussi la force des seconds rôles dans les histoires de Pratt.

Alors, embarquez vous aussi à bord de la "Fille d’Amsterdam", ou partez aussi dans les grands espaces nords-américains avec Billy James !

Par BERTHOLD, le 29 décembre 2020