TOUT PRATT
Les Ethiopiques

Lors de la Première Guerre Mondiale, quelque part du côté de la Mer Rouge. Corto Maltese participe au côté d’El Oxford à une action contre un fortin dirigé par les turcs. Ils doivent délivrer le jeune prince Saoud. Pour cela, ils font équipe avec un personnage dangereux, énigmatique et impitoyable, un certain Cush !

Par berthold, le 16 mai 2019

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Notre avis sur TOUT PRATT #8 – Les Ethiopiques

Les Ethiopiques. Ce nom sonne comme une invitation au voyage. Avec les aventures de Corto Maltese, ce sont souvent des voyages étonnants qui nous attendent !

Ce volume reprend quatre aventures du marin crée par Hugo Pratt en 1967, "Au nom d’Allah le miséricordieux", "Le Coup de grâce", "… Et d’autres Roméos et d’autres Juliettes" et "Les Hommes-Léopards du Rufiji".
4 récits publiés en France pour la première fois dans PIF 183-194-204-217. Ce seront les derniers à paraitre dans cette revue.

Corto Maltese nous accompagne vers l’Aventure et les contrées lointaines. Et après la Bretagne, c’est l’Afrique que nous retrouvons dans ces pages. L’Afrique durant la Première Guerre Mondiale. C’est dans un des  épisodes intitulé Au nom d’Allah le miséricordieux que Corto rencontre Cush, un des personnages les plus importants de l’oeuvre de Pratt (nous le retrouverons dans Les scorpions du désert). C’est un nomade, un guerrier amer, solitaire, flegmatique et fidèle à la loi du Coran. Un personnage qui connait aussi des doutes (il fuira devant le danger – tout comme Corto Maltese – dans Et d’autres Roméos et Juliettes). Nous croisons aussi le chemin du Lieutenant Tenton et du Capitaine Mac Gregor que nous avons vu dans Ann de la jungle et que nous retrouverons aussi dans Les Scorpions du désert, dans le récit Les hommes-léopards du Rufiji, ainsi que "Lord Personne", vu par ailleurs dans Ann de la jungle. Corto Maltese fait aussi la connaissance de Samaêl, le poison de Dieu, un ange déchu que nous retrouverons dans A l’ouest de l’Eden.

Hugo Pratt signe 4 histoires incroyables du point de vue scénaristique et graphique. Il y a des moments fabuleux et anthologiques dans ces pages. Comme la fois ou Corto Maltese se bat contre les guerriers du Ras Yaqob : Corto court, frappe, tue et se retrouve sous une avalanche de rochers ; les aplats de cette page sont de toutes beauté !
Ces récits sont pleines de références : Kipling, Rimbaud, etc… Des scènes d’humour, des dialogues savoureux entre Corto et Cush :
"- Prenons le thé…
– Jamais avant 5 heures de l’après-midi, Cush, jamais…"
Cette phrase devient presque un running gag dans les conversations entre les deux héros.
Les africains de Pratt sont, comme les amérindiens, de toutes beauté. Ils ne tombent jamais dans la caricature ou le vulgaire. Je ne m’attarde pas sur les détails concernant les armes, les uniformes tant Pratt était méticuleux.

Le dossier en fin d’album parle des fronts oubliés, ceux de l’Afrique durant la Première Guerre mondiale, des hommes Leopards et de la fin de la période des aventures de Corto Maltese dans Pif.

Une des œuvres dont je ne me lasse jamais de relire ou de simplement feuilleter. Elle n’est pas démodée et continue d’inspirer de nombreux artistes.
Du très grand art.

 

Par BERTHOLD, le 16 mai 2019

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