VAE VICTIS !
Tomes 6 à 10

Second cycle de cette passionnante série qui nous entraîne sur les traces de la belle Boadicae, plus connue sous le nom d’Ambre ! La jeune femme aimée de tous, au caractère de feu, est d’une part bien décidée à retrouver ses racines, mais une fois qu’elle apprend l’identité de ses parents elle compte bien mettre un terme aux exactions de son oncle régicide. Le tout avec la Guerre des Gaules en fond sonore !
Donc beaucoup de rebondissements et un travail documentaire absolument incroyable. Plus on progresse, plus on entre dans les méandres de ces civilisations qui s’entrechoquent, de ces cultures extrêmement riches et fascinantes !

On a pu voir dans le précédent cycle comment les pièces se mettaient en place une à une dans les traces d’Ambre qui sert de fil conducteur à toute la série. Rocca connait très bien son sujet, il agrémente son scénario de multiples références à la langue, au us et coutumes des romains, des gaulois ou des bretons. Sous couvert d’un récit d’aventure très rythmé nous découvrons ces peuples se faisant une guerre impitoyable et intransigeante. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a aucune réelle gratuité la dedans, bien au contraire. Tout est méticuleusement posé, en respectant les manières de faire des uns et des autres. Ainsi on voit quel sort Celtill réserve à son oncle une fois qu’il l’a vaincu, ce que Sligo fait subir à sa nièce, ou encore comment les romains se détendent avec les jeunes esclaves qu’ils ont… C’est parfois glauque ou très violent, mais jamais voyeuriste ou bassement instrumentalisé !

Ce qui donne à ces planches un cachet réaliste extrêmement séduisant et plein de charme.
On n’est définitivement pas dans Asterix et Obelix !

Autant être honnête, j’ai découvert cette série avec ce second volume de l’Intégrale Vae Victis. J’appréhendais d’être un peu perdu, ne connaissant aucun personnage, mais en fait, bien au contraire, l’écriture de Rocca est suffisamment fluide et claire qu’on a très vite tout ce qu’il faut pour démarrer sans avoir tout les éléments. Les pièces du puzzle viennent se rajouter progressivement, et tout se clarifie sans soucis. D’autant que ce cycle d’une part débute avec de nouveaux personnages, Yorc et ses camarades et d’autre part se situe en Bretagne avec la quête de Boadicae. Cadre parfait pour commencer cette lecture en découvrant seulement maintenant la série !

J’étais curieux, car je fais partie de ceux qui ont connu Jean-Yves Mitton pendant sa période Lug avec ses univers de super-héros ou de SF. La transition me semblait radicale avec cette épopée gallo romaine, et j’ai découvert, au travers de ces pages certainement le meilleur boulot de Mitton qu’il m’est arrivé de voir !!! Le dessin est d’une grande finesse et très détaillé, avec un sens du rythme très fluide et magnifique. On se laisse porter tout du long par ces planches pleine de dynamisme, de sensualité et de fureur. C’est très beau et très vivant !

Vae Victis se présente donc comme une série captivante, qui nous prend aux tripes et qui nous laisse impatient d’avoir rapidement la suite !!!

Très recommandé !

Par FredGri, le 2 octobre 2017