VAE VICTIS !
Tomes 11 à 15

Dans ce troisième et dernier cycle, nous retrouvons la belle Boadicae qui retourne en Gaule pour aller soutenir les tribus rebelles qui se dressent contre l’avancée des troupes de César. Mais bien évidemment, cela s’avère très vite complexe et urgent ! Nous sommes en pleine guerre des Gaules, les romances d’Ambre passent en second plan, ce qui est important c’est de suivre les multiples batailles, les cités assiégées et les stratagèmes pour tenter de devancer les légions !
Encore une fois, il y a beaucoup de rebondissements et toujours ce travail documentaire très impressionnant, avec une très nette volonté de sortir de ce qu’on connait dans les manuels scolaires, même si on n’évite pas quelques poncifs, comme les casque ailés par exemple. Mais qu’importe, car c’est avant tout fascinant de suivre cette histoire en marche, ces civilisations qui s’entrechoquent, qui se déchirent !

Rocca connait très bien son sujet, il agrémente son scénario de multiples références à la langue, au us et coutumes des romains et des gaulois. Sous couvert d’un récit d’aventure très rythmé nous découvrons ces peuples se faisant une guerre impitoyable et intransigeante. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a aucune réelle gratuité la dedans, bien au contraire. Tout est méticuleusement posé, en respectant les manières de faire des uns et des autres. Ainsi on découvre que Celtill manque de cette fougue propre aux grands chefs, que les gaulois eux même sont très divisés entre ceux qui veulent se battre contre Rome et ceux qui s’allient à l’envahisseur… C’est parfois glauque ou très violent, mais jamais voyeuriste ou bassement instrumentalisé !

L’écriture de Rocca est extrêmement fluide et claire, on a tout ce qu’il faut pour se lancer, quand bien même on pourrait ne pas être un habitué de la série. Les pièces du puzzle viennent se rajouter progressivement, et tout se clarifie sans soucis.
De plus, ce cycle débute avec un gros résumé de la situation par Milon, ce qui nous donne absolument tout les éléments pour parfaitement aborder ce gros volume qui se dévore d’une traite !

Je fais partie de ceux qui ont connu Jean-Yves Mitton pendant sa période Lug avec ses univers de super-héros ou de SF, et la transition est radicale avec cette épopée gallo romaine. Au travers de ces pages, on a certainement le meilleur boulot de Mitton qu’il m’est arrivé de voir !!! Le dessin est d’une grande finesse et très détaillé, avec un sens du rythme très fluide et magnifique. On se laisse porter tout du long par ces planches pleine de dynamisme, de détails, de sensualité et de fureur. C’est très beau et très vivant (même si je trouve que dans les derniers albums il a tendance à déraper vers des anatomies quelque peu étranges, comme ces romains à très grosses têtes et corps riquiquis !!!)

Vae Victis est une série captivante, qui nous prend aux tripes. En refermant la dernière page, on aurait réellement envie de retrouver Cloduar qui part seul chercher Ambre… !!!

Très recommandé !

Par FredGri, le 7 mars 2018