VAGABOND DES LIMBES (LE)
L'enfant-roi d'Onirodyne

Un pas décisif a été franchi dans la saga puisque Musky, révélée comme étant la Chimeer dont l’ex grand conciliateur Axle rêve depuis une éternité, est dorénavant une femme à part entière puisqu’elle peut finalement vieillir. Sous cette nouvelle orientation qui présage la concrétisation d’une amourette latente, l’aventure repart de plus belle dans une quête qui doit amener le vagabond, échauffé, à s’opposer à la Guilde après une collaboration active sur deux albums.

Axle Munshine aurait pu enfin connaître la tranquillité d’esprit mais malheureusement pour lui, les évènements jouent en sa défaveur. En effet, à peine a-t-il trouvé celle qui cherchait inlassablement aux quatre coins de la galaxie qu’on la lui ravit sous le curieux prétexte que sa transformation peut être une menace universelle. Il va de soit que ça suffit pour le mettre en colère et le remettre illico sur les rails d’une nouvelle quête que l’on sent, pour notre grand plaisir, bien alambiquée.

Tout en conservant en filigrane l’aura de Korian, ces péripéties se jouent des dimensions conventionnelles et nous entraîne dans un univers complexe où se pratique la multiplication des individus par scissiparité. Christian Godard fait, avec une certaine adresse, étalage de son savoir scientifique au travers de la pratique surprenante des Eternautes et par ce biais se permet de jouer avec l’héroïne Musky/Muskie.

Le travail pictural de Julio Ribera est toujours agréable (un tantinet désuet aujourd’hui) de part le réalisme qu’il emploie. Mêlant judicieusement des ambiances un tant soit peu anciennes avec des visions futuristes des plus originales, il parvient assez facilement à susciter un certain intérêt. Par ailleurs, les vignettes qui s’alignent au gré des planches selon un découpage classique, font étalage d’un graphisme harmonieux, à la fois épuré, bigarré et plein de trouvailles originales.

Un épisode intéressant qui relance d’une manière inattendue la saga.

Par Phibes, le 18 octobre 2010