VAGABOND DES LIMBES (LE)
Le labyrinthe virginal

Si ce n’est pas sa quête pour retrouver la femme de ses rêves, Chimeer, qui pousse Axle Munshine à aborder une nouvelle planète, l’ombre de celle-ci n’en est pas pour autant estompée. En effet, ce 9ème épisode casse quelque peu les introductions habituelles où le vagabond des étoiles cherche désespérément sa dulcinée. Ce dernier se voit ici obligé d’alimenter son vaisseau en énergie et par ce biais commencent de nouvelles péripéties distillant quelques parfums féminins.

Fidèle à son inventivité surprenante, Christian Godard a le tact d’engager le lecteur dans des couloirs scénaristiques des plus extraordinaires, à mi-chemin entre réalité et imaginaire délirant. Le labyrinthe dont il est question et dans lequel tournicote le duo atypique formé par Axle et Musky, foisonne de rencontres hors normes et déstabilisantes. J’en veux pour preuve l’intervention pleine de contraste d’un soldat américain mutilé de la seconde guerre, deux frères nains dont le patronyme est un clin d’œil aux frères Bogdanoff (présentateurs d’émission scientifique), des soldats de plomb, un soldat de la guerre de 14/18, un monstre géométrique et enfin celle qui régit ce monde bizarroïde.

L’étrange avec un E majuscule est bien au rendez-vous et intrigue d’un bout à l’autre de l’équipée. Tel un road-movie souterrain, la quête vers la sortie de cet univers insolite se laisse apprécier. Alors que l’évocation du père d’Axle Munshine se fait de plus en plus présente, l’histoire vient une fois de plus dans sa finalité laisser en suspend la pseudo amourette entre les personnages principaux.

Le travail de Julio Ribera complète adroitement l’histoire du scénariste dans des visions authentiquement extravagantes. Assurément, son trait est maîtrisé, appuyé par une colorisation qui semble évoluer favorablement. Le mélange réaliste/fictif est appréciable et donne à cet ensemble un attrait permanent.

Une étape de plus dans la découverte de mondes exceptionnels, aux cheminements troublants et au parfum virginal entêtant.

Par Phibes, le 2 octobre 2010