VAMPYRIA INQUISITION
L'Inquisiteur et son ombre

En l’an des Ténèbres 299, alors que les moissons sont arrivées, un carrosse fonce à travers les champs du hameau de Petit-Pré touché par la vampyrie. Quelques jours plus tard, en la Baronnie de Torteval, le jardinier Sylvère reçoit la reconnaissance de la maîtresse des lieux pour la gestion impeccable de ses espaces verts. A peine cette dernière a tourné les talons que le jeune homme fait face à Daphnée, la noble et belle lectrice de la baronne. Partageant une idylle secrète, ils profitent des magnifiques aménagements paysagers pour conter fleurette à l’insu de leurs hôtes. Le soir venu, lors du souper, le baron reçoit la visite d’une haute personnalité, la Duchesse de Cocagne qui a été subjuguée par la beauté des jardins. Désirant emporter un petit buisson en guise de souvenir, elle propose de le jouer aux cartes contre l’un des fils du Baron, Faustin. A l’issue d’une partie endiablée dans laquelle Sylvère est devenu l’enjeu, la Duchesse gagne et embarque ce dernier dans le carrosse. Evidemment, Daphnée, voyant son amant partir, décide de partir avec lui au grand dam des chatelains. A la suite de ce départ, le baron reçoit la visite de l’Inquisiteur Vampyre Gauthier de Norcombe qui déchoit de ses titres son fils pour avoir pratiqué des arts occultes. Apprenant que celui-ci s’est mesuré aux cartes avec la Duchesse de Cocagne, reconnue pour avoir massacré les habitants de Petit-Pré, il se lance immédiatement à sa recherche. Son intervention va transformer la destinée de Daphnée et de Sylvère.

Par phibes, le 11 octobre 2022

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Notre avis sur VAMPYRIA INQUISITION #1 – L’Inquisiteur et son ombre

A l’origine de cet univers vampirique et uchronique reposant sur le fait que le Roi-Soleil est devenu immortel grâce à sa transformation en vampyre et qu’à ce titre, le monde est depuis sous la coupe des ténèbres, Victor Dixen délaisse sa saga romanesque Vampyria pour la « transmuter » en bande dessinée.

Ce premier volet est donc l’occasion de nous plonger dans l’histoire de Sylvère et de Daphné, deux amants roturiers dont la destinée va basculer dans l’horreur à la suite de la rencontre de la malfaisante Duchesse de Cocagne. Comme il se doit, à partir d’un petit prologue explicatif via le code mortel et la lettre d’un Archiatre, le récit nous entraîne dans un onirisme obscur au sein duquel la société de la Magna Vampyria a été hiérarchisée et transformer le peuple du quart état en une sorte de garde-manger pour les plus grands.

Aussi, dans un tel concept, on ne sera pas surpris de se retrouver dans des ambiances à la Bram Stocker, entretenu par des personnages ô combien maléfiques comme la terrible Duchesse qui est prête à se nourrir de la pauvre gueusaille. Bien qu’il soit question d’amour, c’est plutôt la mort qui est programme, une mort pratiquement éternelle qui va grever la relation impossible entre Daphné et Sylvère. On y retrouve dans cette obscure dramaturgie un semblant de service d’ordre généré par des personnages répondant au titre d’Inquisiteur Vampyre et qui sont appelés à contrecarrer les maléfices de la Duchesse.

Tel un jeu de cartes, Victor Dixen fait la distribution et met à plat une intrigue que les adeptes de cet univers devraient apprécier au premier chef. Le fantastique et l’horreur ont une place prépondérante dans ce premier volet qui, déjà, tourmente pleinement le parcours affectif des deux amants et transforment complètement leurs personnalités premières.

C’est Eder Messias qui assure la mise en images de cette ouverture. Pour une première sur le marché français, l’artiste brésilien nous offre un dessin abouti, généreux au niveau du détail et efficace pour camper les ténèbres ambiantes. Il sait via des scènes chocs susciter de belles sensations rehaussées efficacement par une colorisation assez vive.

Un premier volet intriguant qui demande à être conforté par une suite toute aussi vampirique.

Par Phibes, le 11 octobre 2022

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