VERSIPELLE
Hiver

Harding le marchand a tendu un piège au Maître-loup Gunnulf et l’a assassiné froidement. S’étant accaparé la pelisse du versipelle qui donnait les pouvoirs au sorcier, il ne tarde pas à subir l’influence néfaste de la peau sacrée qui le transforme rapidement en monstre sanguinaire. Dans sa folie meurtrière, il tue sa femme et de sa fille. La nouvelle de la mort du meneur de loup atteint bientôt le chétif Sigurd, son fils métis qu’il a eu avec la louve Fýri. Ce dernier, affligé par ce geste inexcusable, réclame vengeance et part illico sur les traces de l’assassin. Faisant fi des conseils de prudence de son amie sorcière Randi, il se transporte au domicile de son détracteur afin d’y glaner quelque indice. Mais la population, encore sous le choc du meurtre ignoble touchant la famille d’Harding, l’identifie et le rend, de par ses accointances avec les loups, responsable de tous ces maux. Pris en chasse et sauvé par la jeune Randi, Sigurd parvient à s’enfuir. Malgré la curée qui s’engage à son encontre, le jeune orphelin reste plus que motivé pour retrouver l’assassin de son père. Il se lance sur ses traces, accompagné par Randi.

Par phibes, le 3 mars 2016

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Notre avis sur VERSIPELLE #1/2 – Hiver

Après avoir réalisé ensemble le triptyque Havre paru chez Ankama, Isabelle Bauthian et Anne-Catherine Ott se retrouvent sous le couvert de la maison Akileos pour les besoins de leur nouvelle histoire qui doit se décliner en deux tomes. Exit les ambiances post-apocalyptiques, les deux artistes ont décidé cette fois-ci de traiter d’un sujet qui, certes se nourrit une fois encore de fantastique, mais se raccroche à la fois à la légende auvergnate et à la mythologie nordique.

A l’appui de ce mélange surprenant qui associe lycanthropie à territorialité scandinave, Isabelle Bauthian a décidé de nous narrer la destinée d’un jeune adulte lancé dans une quête justicière à la suite de l’assassinat de son père. Jusque-là, rien d’extraordinaire si ce n’est que le père en question est sorcier, ayant un certain pouvoir sur les loups et que son fils, Sigurd, a un don bien particulier à savoir « versipellique ».

Il en ressort une histoire pour le moins réfrigérante (le nord viking sous la neige) et sombre à souhait (nombreuses sont les scènes ensanglantées). Très agréable à suivre, intrigante comme il faut, elle a l’avantage, pour bien camper les lieux, de faire appel à de nombreux termes scandinaves et de se reposer également sur un personnage principal au pouvoir atypique, convaincant dans ses pérégrinations vengeresses. Son parcours qui initie l’émergence d’autres protagonistes également hors norme (à commencer par la singulière Randi, suivie bientôt par Folker) se veut de fait à rebondissements et permet grâce, à cette association bigarrée, de mieux apprécier leurs relationnels surprenants. En parallèle, l’on suit les agissements tourmentés d’Harding, l’assassin du père de Sigurd, subissant le joug terrorisant de la peau de loup sacrée. A l’instar de son poursuivant, il trouve le moyen de faire cause commune avec d’autres intervenants comme Edi qui lui permettra de se dévoiler.

Côté graphique, le travail d’Anne-Catherine Ott se veut d’une grande beauté. Sur la base d’une colorisation directe, l’artiste semble au fil des pages prendre une assurance des plus profitables. Ses personnages bénéficient d’un certain charisme, assurément dû à leurs regards profonds que l’on découvre dans des gros plans bien explicites. Les décors sont également de grande qualité, faisant apparaître des paysages enneigés superbes. Enfin, la gente animale a sa place au travers des représentations pour le moins réalistes.

Une première partie engageante, qui, grâce à son fantastique, son dynamisme et sa noirceur ambiante, donne réellement envie de voir ce que le second volet nous réserve.

Par Phibes, le 3 mars 2016

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