VINCI
L'ange brisé

Abbaye cirtercienne de Vauluisant, novembre 1519. Le roi François 1er rend visite à son ami l’abbé Antoine. Il souhaite lui confier une peinture qui devra rester cachée en ces murs, sans que personnes n’y pose jamais le regard. Que représente donc cette œuvre si terrible, si horrible, si dérangeante, selon ceux qui l’ont vue ? Pourquoi souhaite-t-il dissimuler ce tableau qui est, selon lui, « la plus sincère » de l’auteur, celle où l’artiste a « jeté toute son âme ». La situation est d’autant plus intrigante pour qui connaît l’auteur en question. Il s’agit ni plus ni moins que de… Léonard de Vinci.

Intrigué de la représentation du tableau et de son caractère si spécial, l’abbé souhaite en savoir plus. Le roi lui raconte alors l’origine de cette œuvre. Une histoire qui débute durant l’hiver 1494 à Milan. Un mystérieux tueur, un « monstre » selon les rares témoins, va tuer deux notables de la ville et leur arracher le visage. Léonard de Vinci est contacté par le prévôt pour l’aider à résoudre ce mystère. Le maître de la sécurité de sait pas à quel point de Vinci s’intéresse déjà à l’affaire qui terrifie la ville.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

2 avis sur VINCI #1 – L’ange brisé

Didier Convard se lance dans une toute nouvelle série à consonance historique, comme il aime tant en écrire. Grand fan de ce scénariste, qui nous a déjà offert des séries incontournables comme le Triangle Secret ou le récent Tanâtos, j’ai découvert avec forcément beaucoup d’intérêt son Vinci, écrit pour Chaillet, que les amateurs de la collection « Loge Noire » (Glénat) connaissent déjà.

Après un prologue en terres françaises, les auteurs et François 1er nous emmènent dans la Milan du XVe siècle, à la poursuite d’un monstrueux tueur qui va, coup sur coup, assassiner et défigurer deux notables de la ville. Cela met en émoi les habitants et les services de sécurité qui n’y comprennent goutte lorsque des témoins parlent d’un monstre sorti des eaux glacée puis d’une immense chauve-souris.

Léonard de Vinci est la célébrité du livre, invité par le prévôt mais déjà intéressé par l’affaire à titre personnel. Son implication ne manquera pas de surprendre le lecteur, au point finalement d’avoir du mal à retrouver en ce personnage le Léonard tel qu’on se l’imagine.

L’intrigue, dont il reste encore de nombreuses zones d’ombre à éclaircir, est intéressante. C’est une manière originale d’aborder cette époque et, plus encore, un personnage célèbre. Convard est pour le moins culotté et ça mérite déjà un coup de chapeau.
Néanmoins, le rythme s’avère très vite laborieux. Les mystères ont du mal à vivre au regard de la lenteur avec laquelle se déroulent les événements. Les protagonistes ont tous leurs petits secrets mais ils se dévoilent finalement trop peu à mon goût, empêchant le lecteur de s’identifier ou de s’intéresser vraiment à un personnage.

L’impression générale est très certainement renforcée par des dessins plutôt statiques. Les gestes des personnages, la vie dans la rue, tout semble figé par le trait de Chaillet. C’est d’autant plus dommage que le dessinateur a un réel talent, oeuvrant avec précision et réalisme. J’ai été impressionné par son soucis du détail, notamment à travers son travail sur les bâtisses et les monuments qui défilent dans les pages. Il s’est fait plaisir, on le sent, à recréer dans le détail ces splendides cathédrales ou ces maisons de l’Italie de la Renaissance. On imagine les heures de boulot sur les planches pour arriver à ce résultat. Certaines sont d’autant plus spectaculaires que mises en page avec un sens de lecture horizontale, histoire de donner une plus grande dimension encore à certains passages.

Malgré ces très bonnes idées et un travail de fond indéniable, les deux auteurs peignent donc ici une intrigue intéressante mais qui pèche parfois par sa lenteur et le manque de charisme des personnages. Peut-être la mise en place de l’histoire a-t-elle joué dans cet état de fait et que le prochain tome sera plus convaincant. C’est tout ce que l’on peut souhaiter à Didier Convard qui, au fil de ses séries, a toujours su nous surprendre. On peut donc lui faire confiance pour nous servir une suite plus dynamique.

Par Legoffe, le 10 août 2008

Vinci : Le mystère dans le titre !

Sans empiéter sur l’analyse de Legoff quand au synopsis de ce Tome je me permettrai néanmoins de prendre le contrepied de son analyse.

Je suis amateur (voir dingue) de Gilles Chaillet depuis ma plus tendre enfance car bercé par son admirable travail sur la série "Vasco" qui était pré-publiée dans le journal de Tintin.

Il est de notoriété publique que Gilles Chaillet est LE spécialiste de l’Italie du Moyen-Âge en terme de bandes-dessinées. Ainsi, à l’annonce d’une intrigue en 2 tomes portant sur son thème de prédilection comment aurais-je pu passer outre ?

Première remarque quand à la couverture : Il est à noter que contrairement aux autres travaux de Chaillet, cette couverture attire le regard, elle laisse planer un certain doute, une sorte d’intrigue déjà présente avant même d’avoir débuté la lecture de cet album …

Puis, viens la phase de la lecture ! Tout se passe bien l’histoire est amenée avec facilité et le lecteur est pris très rapidement dans le mystère… Pour une série en 2 tomes, le lecteur est en droit d’attendre que la réponse à ses questions ne soit donnée qu’à la fin du second car il aime languir, malheureusement l’intrigue de ce tome qui débutait si bien va se dégonfler comme un soufflé à la fin… tant et si bien que la question se pose : A quoi cela servira t’il que je me procure le second ? Les quelques pans de mystères subsistants sont facilement découvrables ( et découverts avant même la sortie du tome 2 pour ma part! ) et n’apportent pas grand chose à l’intrigue de base !
Un album seul aurait peut-être permi de re-dynamiser cela ?!

En résumé : Un scénario bien pensé qui malheureusement se découvre trop tôt, servi par un dessin de génie d’une finesse et d’une qualité historique fantastique ( dans le plus pur style franco-belge ) même si d’aucuns le trouveront figé.
Bref un tome prometteur quand à l’association de ces 2 artistes qui, je l’espère, nous offrira de nouvelles occasions de plaisir !

Par PEK, le 9 décembre 2009

Publicité