WASHITA
Tome 5

Afin de défendre la cause des humains face à la propagation de la maladie noire qu’on leur impute et qui fait mourir toutes les espèces animales et végétales, Equani, le guerrier cherokee, s’est invité au conseil de guerre tenu par les dieux. Au péril de sa vie, il ne tarde pas à plaider l’innocence des siens tout en culpabilisant directement Inãdu, le dieu des serpents. Mais le cercle divin a déjà pris sa décision et a opté dans sa grande majorité pour faire la guerre contre les humains. L’équilibre étant définitivement rompu, rien ne semble s’opposer au massacre à venir et au basculement de la Terre.

 

Par phibes, le 12 novembre 2011

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Notre avis sur WASHITA #5 – Tome 5

La grande saga amérindienne Washita trouve ici sa conclusion, une conclusion que le précédent épisode faisait poindre puisque l’on subodorait la grande rencontre de la dernière chance pour le genre humain, celle d’Equani avec les dieux. Aussi, ce cinquième tome s’installe dès les premières pages dans une démesure exceptionnelle, un déséquilibre flagrant des forces antagonistes (Equani contre le cercle divin), que Séverine Gauthier, scénariste fortement inspirée par l’histoire des peuples d’Amérique du Nord, a su amener dans une grande maîtrise narrative.

Mêlant harmonieusement quête initiatique et légende indienne, cette dernière partie nous plonge dans un affrontement titanesque au cœur duquel le sort de tout un peuple est mis en balance par une conglomérat de divinités. Une fois de plus, la magie opère de par la vision fantastique que nous offre la scénariste, sublimée, d’une part, par une bataille ô combien disproportionnée qui va jusqu’à secouer les entrailles terrestres et d’autre part par le rôle émotionnellement probant des deux principaux protagonistes, Equani et Washita. Par ce biais, après un parcours on ne peut plus tortueux et engagé écologiquement (la symbiose entre l’humain et la nature), Séverine Gauthier retombe sur ses pieds en finalisant son récit dans une apothéose d’actions et de symboliques qui ne manqueront pas de faire vibrer la sensibilité de tout un chacun.

Cette aventure aurait certainement été minorée si elle n’était pas passée entre les mains averties de Thomas Labourot qui signe là un parcours sans faute, doté d’une originalité graphique remarquable de par l’usage d’un trait anguleux, parfois de par sa démesure, de par son sens du découpage actif et surtout de par sa sensibilité, son expressivité explicites et des plus touchantes. Assurément, ce style peu conventionnel, qu’il a su dompter généreusement au fil de la saga, reste un plus et pour cette dernière et pour l’artiste lui-même. De même, un grand bravo pourra être adressé au coloriste Christian Lerolle qui, de sa palette volontairement froide (hormis les scènes d’action), a su donner une profondeur subtile au dessin.

Un très bon épisode qui conclut admirablement une quête initiatique attachante, pleinement auréolée de légendes indiennes, menée par des artistes réellement motivés.

 

Par Phibes, le 12 novembre 2011

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