WEIRD SCIENCE
Volume 2

(Weird Science 9 à 15)
Dans Weird Science les hommes partent explorer l’espace, conquérir de nouvelles planètes ou simplement rencontrer des races extra terrestres. Toutefois, dans ce titre des EC Comics parus dans les années 50, nous découvrons que cette humanité avide de nouveaux espaces n’arrive pas réellement à faire abstraction de ces travers qui viennent systématiquement tout faire déraper…
Sous la coupelle de Bill Gaines et Al Feldstein nous retrouvons autour du maestro Wallace Wood des artistes aussi réputés que Joe Orlando, Al Williamson ou même Jack Kamen !

Par fredgri, le 25 janvier 2015

Notre avis sur WEIRD SCIENCE #2 – Volume 2

Avec ce deuxième volume nous sommes dans la période ou les EC Comics sont au sommet de leur art. Les histoires tournent parfaitement, les artistes fournissent un travail de virtuose (surtout Wood qui se démarque très nettement du lot), on sent bien que sous nos yeux s’écrit une page de l’histoire de la BD.
Toutefois, cette SF qui nous est montrée n’est en rien légère et héroïque, au contraire de ce qui nous était proposé jusque là dans les strips d’aventure ou dans les pulps. Non, Gaines et Feldstein brossent le portrait d’une humanité qui doit affronter ses propres démons, bien plus que les créatures hideuses qu’elle croise. Avec Weird Science (et plus globalement avec tout les autres titres de l’éditeur) nous découvrons des êtres humains qui ont des préjugés, qui sont cupides, égoïstes ou simplement naïfs. Les auteurs tordent le genre SF et ses codes, ils s’interrogent sur l’héroïsme, sur la vanité ou sur cette paranoïa qui envahit le pays depuis quelques temps, cette chasse aux communistes qui fait craindre un futur sombre et apocalyptique.
Le ton est résolument sombre et désillusionné, la moindre mécanique finit par se gripper inexorablement… A tel point que c’en est fascinant !

Car voilà bien la richesse de ces histoires, dépeindre un avenir plus ou moins utopiste qui n’est pas là pour systématiquement rassurer… On sent bien que le propos est bien plus moralisateur ou sens ou il ne faut absolument pas oublier qui nous sommes et ce que nous sommes !

Alors bien sur, comme d’habitude, beaucoup de moments d’une très grande virtuosité dans ce volume. J’ai particulièrement bien aimé les histoires comme "Le planétoïde", "Les Conquérants de la Lune", "Pourquoi papa est parti ?", le génial "Le Glob est le meilleur ami du Knog", "Le dernier homme", "En une bouchée" non dénué d’humour, "Faites vos prières", "Il va y avoir du changement" ou encore "Mauvaise direction". Et même si Wallace Wood transcende littéralement chaque récit, je trouve que son partenaire Joe Orlando (avec qui il continue de fournir de nombreuses pages hors EC Comics) s’en sort merveilleusement bien tout de même.
Oui Wood reste la vedette incontestée de ce volume, oui chacune de ses pages est une ode à cette SF magnifiée avec des cases sublimes, un sens du détail, de l’esthétique qui frôle le génie… Toutefois, tout ne se résume pas qu’à lui, loin de là. Et je vous conseille de replonger avec ce nouvel opus dans ce qui se fit de mieux en matière de SF engagée…

Bonne lecture !

Par FredGri, le 25 janvier 2015

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