YOKO TSUNO
L'aigle des Highlands

Yoko et ses amis passaient une agréable soirée non loin des vestiges de l’abbaye de Loch Castle quand, à la faveur d’une sortie, Emilia surprit deux moines qui semblaient chercher quelque chose à la lumière de spots qu’ils avaient installés. Après discussion avec eux, il fut établi qu’ils cherchaient des indices relatifs à une histoire qui se serait passée dans les lieux des siècles plus tôt ; une histoire au cœur de laquelle il était question d’un mystérieux aigle d’or.

Si les traces d’un passé si lointain ne pouvaient qu’être difficiles à trouver, le translateur de Monya offrait en revanche la possibilité de voyager dans le passé et de pouvoir en avoir le cœur net en devenant des témoins directs de ce qui s’était jadis passé.

C’est ainsi qu’en insatiable curieuse, Yoko embarqua direction le XIIIème siècle où l’attendaient forcément d’inédites aventures qui la conduiront à l’abbaye du temps où elle n’était pas en ruines mais aussi jusque dans les entrailles de l’impressionnant labyrinthe d’Irshâ…

Par sylvestre, le 25 juillet 2024

Notre avis sur YOKO TSUNO #31 – L’aigle des Highlands

Quelques vaisseaux spatiaux agrémentent ce scénario mais c’est cette fois pour emmener leurs passagers non pas dans l’espace intersidéral mais dans le passé, au Moyen-Âge ! Ces voyages, qu’ils se fassent dans le temps ou dans les immensités intergalactiques, sont des incontournables de la série Yoko Tsuno, une série dont cet Aigle des Highlands est le 31ème album.

Roger Leloup donne suite à son œuvre avec cette nouvelle ambitieuse histoire mais sa solide expérience d’auteur n’empêche malheureusement pas des défauts qui se font de plus en plus visibles, voire décevants. L’exemple le plus parlant concerne les visages et leurs expressions ; qui laissent de plus en plus souvent à désirer. Or, l’artiste a cette habitude de toujours convoquer d’innombrables personnages dans ses vignettes bien fournies, ce qui tend à amplifier l’impression qu’a le lecteur d’avoir sous les yeux des héros aux attitudes maladroites ou aux traits approximatifs ! Dommage.

Oui, les personnages sont souvent très nombreux. Il fait dire qu’au fil des albums, l’héroïne Yoko Tsuno a attiré à elle une véritable tribu d’amis terrestres ou « fantastiques » qui sont comme autant de satellites gravitant autour d’elle. Et je vous le donne en mille : dans ce trente et unième album, un moinillon sera arraché à son époque par Yoko qui l’emmènera avec elle dans son présent. A n’en pas douter, ce jeune garçon pourrait à son tour venir durablement grossir les rangs de la « tribu Yoko » !

Ce grouillement de personnages « tous plus ou moins principaux » (des adultes, des enfants, des animaux…) va en outre de pair avec une dynamique du scénario à laquelle les lectrices et les lecteurs sont maintenant habitué(e)s. Souvent, les différentes missions qui font les phases du récit se font à toute vitesse, mettant en scène les uns après les autres des paires ou des trios. Et vas-y que je pars en voyage avec untel pour aller résoudre telle affaire, et vas-y que je reviens dare-dare mais qu’il faut aller régler au pied levé un autre problème à l’autre bout de l’espace… Et vas-y qu’un temps de repos qu’on croyait mérité se transforme subitement en une urgence à gérer, et vas-y que je remonte à bord d’un vaisseau pour retrouver unetelle qui doit donner un indice pour la suite… Yoko est comme une boule de flipper ! Et ça en devient parfois limite épuisant en cela que ça complique parfois pas mal des histoires qui, au départ, sont quand même réputées (rappelons-le) être imaginées à l’attention d’un jeune public.

Comme d’habitude donc depuis quelques tomes : avec celui-ci, une fois de plus, on est partagé entre le plaisir de voir l’aventure continuer et l’amère sensation de voir baisser sensiblement mais inexorablement la qualité générale.

Par Sylvestre, le 25 juillet 2024

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