ZIPANG
Volume 35

 
Depuis six ou sept tomes, l’action navale au large des Mariannes n’en finit pas de s’étirer… sans pour autant lasser tant Kaiji Kawaguchi sait équilibrer les différentes scènes et les détailler de telle manière qu’elles sont toujours extrêmement captivantes. Ainsi, on pressentait que ce tome 35 allait nous montrer le départ du commando du Mirai vers le Yamato ; le visuel de la couverture pouvait le laisser croire, également… Mais il n’en est rien ! C’est en effet partie remise, mais la déception ne gagne pas pour autant : Kaiji Kawaguchi sait étirer son récit sans qu’il y ait de longueurs ou d’inutilités.

Le mangaka est d’ailleurs d’autant plus émérite qu’il joue une partition très compliquée. Les subtilités stratégiques et scénaristiques de son histoire restent en effet précises comme de la belle dentelle : il montre maîtriser la timeline de son manga et réussit à nous offrir une solide série qui tient debout malgré les libertés qu’il prend avec la véritable Histoire.

L’évacuation du Yamato par Kusaka va dans le sens de la stratégie de ce dernier mais dans le sens aussi de la volonté de Kadomatsu de faire le moins de morts possible à son bord si jamais il doit l’envoyer par le fond… Couler le Yamato est un objectif des marins du Mirai mais l’est devenu aussi pour les Américains qui ne veulent pas se faire doubler par les Japonais dans la course à la bombe atomique… A se faire télescoper de manière plurielle (Américains, Japonais fidèles à leur empereur, Japonais mutins et Japonais du futur) les ambitions et les objectifs des différents belligérants, l’auteur tisse une toile dense de possibilités sur laquelle il se "déplace" avec aisance.

Les bénéficiaires, c’est nous, les lecteurs : nous profitons ainsi avec Zipang d’un des meilleurs seinen de tous les temps !

(A noter qu’on peut trouver ce tome 35 seul ou sous blister, en pack, avec le tome 34.)
 

Par Sylvestre, le 1 avril 2013