BILLY BAT
Volume 11

Bloqués dans le petit village, retenu par Duvivier, Kevin se remet à dessiner une nouvelle aventure de Billy Bat, révélant à son agresseur combien il a été manipulé depuis le début. Progressivement une nouvelle facette du personnage chauve souris apparait, ainsi que les mystères de ses origines…

Par fredgri, le 5 juillet 2014

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Notre avis sur BILLY BAT #11 – Volume 11

Dans ce nouvelle épisode de Billy Bat, Urasawa éloigne son récit des habituelles digressions auxquelles nous avions droit depuis quelques numéros.
En effet, cette fois il axe son intrigue autour de Kevin, de sa position d’auteur et du sens que prennent ses histoires. L’auteur accentue ainsi l’aspect méta-fictionnelle de la série en entraînant le lecteur dans une histoire ou se mêlent différents niveaux de lecture, qu’il s’agisse du présent, du passé, des récits dans les planches que dessinent Kevin, qu’il s’agisse de l’aspect prophétique de ces planches, du rapport entre les différentes époques ou simplement des multiples incarnations de Billy Bat, on obtient une sorte d’univers protéiforme plutôt complexe.
Mais Urasawa aime user de révisionnisme au sein de son intrigue elle même. Régulièrement il remet en question ce qui était affirmé et admis auparavant, il brouille les cartes, ne dit pas tout et progressivement on aurait presque l’impression d’avancer dans un récit qui se construit sous nos yeux au fur et à mesure, c’est incroyable !

Car il s’agit là de la très grande force d’Urasawa, cette faculté de laisser filer son histoire tout en la rythmant régulièrement de cliffhangers assez adroitement dosés. On voit les grosses ficelles du scénario, on les accepte d’autant mieux que ça fonctionne admirablement ! Il y a un gros effet addictif dans cette série (comme dans les précédentes du même auteur).
Mais ici l’artiste passe en quelque sorte à la vitesse supérieure en mettant en scène le livre lui même, en explorant le très étroit lien entre l’auteur, le lecteur et la représentation de la fiction. Bon, le résultat est tout de même assez tortueux, il faut l’admettre, il est facile de perdre de vue ce qui a été raconté jusque là, car Urasawa multiplie un peu trop les sous intrigues, noyant vite le poisson dans son jus… On pourrait presque oublier le véritable propos de cette série, ce qui anime vraiment Kevin dans sa quête de la vérité.

Toujours est-il que ce volume se dévore d’une traite, évidemment (avec le prochain Master Keaton qui sort en juillet, on a notre dose d’Urasawa !) et on attend déjà le prochain volume à sortir en septembre prochain !

Par FredGri, le 5 juillet 2014

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