CASA HOWHARD
Casa Howhard

"La Casa HowHard est une pension très particulière.
En effet, elle "abrite" une petite communauté de transexuels dont l’activité principale semble être constituée d’incessantes séances de groupes, de tests sexuels ou autres plaisirs de ce genre.
La belle Angela, l’une des pensionnaires, est toute récemment arrivée dans les lieux, mais elle est déjà l’objet de toutes les attentions. Elle va devoir se préparer à sa soirée d’initiation où chacun/chacune pourra la tirer au sort dans une sorte de loto du plaisir !"
Voilà ou nous en étions avec la précédentes publication du premier tome en noir et blanc.
Cette fois, bien intégrée, Angela va poursuivre ses jeux et ses rencontres…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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2 avis sur CASA HOWHARD #1 + 2 – Casa Howhard

Comme à la précédente lecture, je continue d’admirer le dessin de Baldazzini, même si ici il se réduit rapidement à d’interminables scènes de cul où toutes se chevauchent, s’interpénètrent sans soucis de savoir qui est qui ! Alors oui le scénario se réduit à sa valeur la plus minimale, ça ne raconte rien de bien particulier, si ce n’est une suite de situations, de prétextes pour montrer ces créatures aux gros seins, aux gros "pénis" se sodomiser jusqu’à plus soif.
A la longue, le dessin, aussi beau soit-il (magnifique travail d’édition de la part de Dynamite d’ailleurs) finit par se figer dans une ronde de corps, de sexes érigés. D’autant que le fond est assez dérangeant, en effet, des femmes magnifiques, le regard fixe, passent leur temps à s’astiquer le sexe et à pénétrer la copine de palier, car dans tout l’album ce n’est que femmes avec des sexes d’hommes. Si Casa HowHard n’avait été qu’un banal album de cul personne ne se serait senti véritablement dérangé par des scènes de partouze on ne peut plus classiques, on restait encore dans le domaine du fantasme collectif (d’ailleurs nombre d’histoires porno se contentent de reproduire, sans se prendre la tête plus que ça, les fantasmes les plus communs, style l’infirmière, la maîtresse etc… C’est généralement suffisant pour faire décoller l’imagination du moindre lecteur) mais là, Baldazzini dévie le propos pour aggrémenter ces "créatures" de gros braquemards, déstabilisant ainsi le moindre lecteur qui voudrait simplement admirer une femme aux formes généreuses ! Remarquez, il a aussi la franchise de ne pas se perdre dans une vague histoire intellectualisante, vaguement prétexte. Ici pas de chichi :  dès la première page, Angela décide de se mater un film X, elle se tripote et… et ça démarre sur les chapeaux de roue !
Donc, bien évidemment cet album n’est pas la subtilité même, le côté basique du scénario plombe quelque peu la sincérité de l’auteur mais il n’en demeure pas moins que le dessin est relativement beau (séparons le fond de la forme, ça aide souvent à mieux s’y retrouver), ce volume permet surtout de découvrir quelques illustrations en plus, des planches qui peuvent vraiment permettre d’admirer la grace du trait de Baldazzini, cette sensualité qui s’en dégage, dommage que tout ne soit qu’histoire de pénétration, ça aurait mérité d’être plus subtil, histoire de ne pas laisser le lecteur potentiel se perdre dans le premier amalgame venu, car NON Baldazzini ça n’est pas que ça, NON Baldazzini c’est à la base un superbe style qui mériterait certainement plus d’ouverture d’esprit. Mais attention, personnellement je ne suis pas très réceptif à ces univers transexuels, en effet, mais tout ne se résume pas qu’à ça, bien heureusement !

Par FredGri, le 13 février 2007

 Les éditions Geisha avaient sorti voici sept ans le premier tome de Casa HowHard, en petit format et en noir et blanc. Aujourd’hui, la présentation est luxueuse, de grand format (24×31 cm) et en couleurs. La traduction a été également refaite. De quoi rendre honneur à cette bande sur plus de 110 pages dans un bel album cartonné de la collection Canicule. La série débutée il y a 10 ans en Italie se poursuit actuellement aux Etats Unis avec la prépublication du 4ème tome dans la revue newyorkaise Sizzle…

 Moebius dans sa préface à l’édition française de 2000 reprise ici commente l’album ainsi : « (Baldazzini), maître d’une technique graphique impériale, nourri, certes, de mille références plastiques, mais totalement original dans sa représentation du monde… d’une originalité qui détonne dans l’univers volontiers mélodramatique de la BD. Et voici que d’un verbe atone, il se met au service d’une vision fantasmatique, sans aucune retenue, mais vierge de toute colère, de toute culpabilité et, dirais-je enfin, de tout tourment. Nous nous trouvons dans un monde sexuel d’une sérénité qui vous prend à la gorge, comme si vous étiez face au spectacle d’un paradis non pas perdu, mais pas encore trouvé ! Baldazzini est un ange qui nous laisse entrevoir le rêve aveuglant de nos désirs. »

 Et en effet, cela fornique à tous les étages dans une jouissance, une éjaculation, quasi permanente et une pornographie débridée, sans violence et déculpabilisée… L’héroïne, Angela, participe à une émission de télévision, Le Grand Défi, à base de jeux sexuels par équipes, assez amusante ! Nous avons même droit à de fausses publicités…

 Une des particularités des personnages créés par Baldazzini et particulièrement dans Casa HowHard est qu’ils sont de genre indéfini… Ils sont femmes mais hommes également, ou inversement… En gros, il s’agit de femmes dotées d’un pénis. Baldazzini s’en explique comme suit dans une interview accordée à Jean-Paul Jennequin dans le premier numéro de la revue Paméla, reprise dans l’album La forteresse de la douleur / Janvier 2000. « C’est une sorte de fusion. Le corps féminin me plaît, sans doute parce que j’aime le dessiner, et le petit truc en plus, le pénis, c’est ce qui reste de l’homme. Mais dans la tête ! Ces êtres que je dessine, je les avais déjà conçus il y a vingt ans. Cependant, il n’y avait pas d’histoire autour, c’est venu bien après.»

 L’intrigue de Casa HowHard, tout comme le style graphique, sont épurés, réduits au minimum. Ils expriment l’essentiel, à savoir le désir non réprimé, mais avec une sophistication, un art, poussé à l’extrême.

 Toujours dans son interview accordée à Jean-Paul Jennequin, Baldazzini cite parmi ses influences graphiques : Alex Raymond, Al Capp, Chester Gould, Hal Foster, Magnus, Yves Chaland, Serge Clerc… On pourrait y rajouter sans doute un rapprochement avec Charles Burns. Baldazzini amalgame également l’imagerie soft de la Pin-up des années 50, incarnée par l’inoubliable Bettie Page, et celle de la pornographie moderne (mais ici sans violence, « vierge de toute colère », d’où sans doute la sérénité paradisiaque dont nous parle Moebius…). Le mélange est assez détonnant et plutôt réussi.

 Roberto Baldazzini a reçu déjà plusieurs prix en Italie ; ceux notamment du Meilleur dessinateur italien au Festival de Lucca en 1998 et du Meilleur illustrateur à l’Expocartoon de Rome en 2001…

 A découvrir…

Par François Boudet, le 14 février 2007

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