ELECBOY
Le mur du temps

En 2123, à la suite de l’affrontement avec le clan de Redsalt Canyon, les puiseurs fêtent leur victoire sur ces derniers qui se sont retranchés derrière les hauts murs de leur forteresse. Malheureusement, le danger n’est pas écarté pour autant car, pour Vittorio qui ramène sa fille Margot grièvement blessée, le tempétueux Sylvio et son grand-père vont supprimer la protection magnétique dont les puiseurs bénéficient pour écarter les I.A.. La vigilance de toute la communauté est donc de rigueur. Mais le temps étant leur ennemi, Vittorio propose alors de rétablir le bouclier en cherchant à pénétrer secrètement dans l’enceinte fortifiée de Redsalt Canyon. Pour cela, il va utiliser une conduite scellée pour remonter jusqu’à la cité. Le hic est que celle-ci doit être habitée par des I.A.. Est-ce que Vittorio a une chance de réussir ?

De son côté, Joshua a détruit la Data Croix et a repris le chemin à destination de l’ouest avec la petite fille qu’il a sauvée précédemment. Il espère retrouver le lieu dont elle lui a parlé et qui semble être un Eden pour les humains. Ne serait-ce pas une chimère ?

Par ailleurs, sur la côte est, l’entité titanesque Zehus s’est mise en marche avec un groupe d’I.A. pour fondre sur la côte ouest et retrouver celui qu’elle recherche depuis très longtemps à savoir Joshua.

Par phibes, le 19 mars 2024

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Notre avis sur ELECBOY #4 – Le mur du temps

Pour la quatrième et dernière fois, Jaouen Salaün nous replonge dans son univers postapocalyptique partagé entre humains et entités transhumanisées. Dans des ambiances prégnantes de science-fiction, l’auteur nous apporte l’ultime touche à l’aventure de Joshua, personnage pour le moins surprenant à la recherche de sa véritable nature et de ses origines.

Par cet album, les pièces du mystère entretenu depuis l’ouverture de cette saga viennent enfin se placer correctement au point de découvrir le comment du pourquoi de cet univers déliquescent à la Mad Max grevé par des abominations électroniques maléfiques. C’est ainsi que nous retrouvons, dans un enchevêtrement de plusieurs séquences remarquablement juxtaposées, Vittorio pour son combat pour les puiseurs et son adversité vis-à-vis de son fils Sylvio et son père chef de Redsalt Canyon, Joshua pour sa quête d’identité, l’énorme entité Zehus pour sa marche à destination de Joshua.

L’action prend toute sa place grâce aux investigations souterraines de Vittorio et à son contact douloureux avec son fils et aussi grâce aux retrouvailles très agressives entre Zehus et Joshua. Si toutes ses effusions, les premières à portée humaine, les secondes hors normalité, sont de nature à susciter une certaine dynamique extraordinaire au récit, elles sont accompagnées de belles séances d’explications. A cet égard, Jaouen Salaün peut se targuer de frapper fort, dans la destinée de Joshua, en allant chercher ces dernières dans notre époque et en leur donnant une orientation particulièrement sidérante en suivant l’évolution physique et morale du mégalomane Raymond Katsinger et en nous offrant une interaction non moins singulière du Daïla-Lama. En cela, les visions éphémères des précédents tomes trouvent enfin leur justification (voir par exemple les premières planches du tome 1) et nous permet une meilleure compréhension.

Une fois de plus, l’artiste continue à nous subjuguer grâce à une mise en images toujours aussi belle, proportionnée et proche d’un réalisme quasi photographique époustouflant. On lui saura gré du travail effectué sur les plans proposés et le choix des couleurs. En parallèle, on saluera le remarquable travail sur ses personnages, sur leur gestuelle, sur leur animation, sur leurs expressions profondes superbement restituées.

Une fin d’histoire futuriste de grande qualité, excellemment articulée et on ne peut plus convaincante par le fait qu’elle n’est pas si loin de notre réalité. Bravo l’artiste !

Par Phibes, le 19 mars 2024

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