GIACOMO C.
La dame au coeur de suie

Ayant perdu sa dulcinée, Giacomo de C. est en pleine dérive sentimentale. Le marquis de San Vere vient toutefois le quérir pour lui demander de prêter main forte à la République. En effet, la stabilité de cette dernière est menacée indirectement par des pratiques immodérées de ses membres en rapport avec le jeu de cartes. Sachant le désespéré féru en la matière, le chef de la police invite Giacomo à entrer dans une partie extraordinaire contre celui qui est à l’origine de cette hécatombe républicaine, le joueur anglais Sir Winter. La partie en question s’avère rude et les pertes sévères surtout lorsque "la degradia" y est opposée.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur GIACOMO C. #3 – La dame au coeur de suie

S’il est connu pour être un coureur de jupons, Giacomo de C., le personnage cher à Jean Dufaux et à Griffo est, par le biais de ce nouvel épisode, un joueur de cartes averti. C’est cette disposition particulière, tirée d’une autre facette de la vie dissolue de Casanova, qui va lui permettre de se lancer dans une nouvelle aventure, un face-à-face dans lequel le sort de la République Vénitienne va être joué.

Dès le début de la partie à laquelle il nous invite, Jean Dufaux distribue habilement et de manière un peu aléatoire les cartes de façon à camper dès le départ l’ambiance enfiévrée que génère la pratique invétérée du jeu de cartes. De fait, l’on croise le futur détracteur de Giacomo, sujet anglais aux ambitions énormes et peu scrupuleux dans sa radicalité. Par ailleurs, l’on rencontre un personnage mystique, qui fige le destin d’un individu par la simple apparition d’une carte "la dame de cœur noir" et dont l’intervention énigmatique ne nous sera pas explicitée. Et enfin Giacomo nous apparaît plus affaibli que jamais mais l’appel de la table de jeu saura le requinquer.

Les parties de cartes dont il est question sont d’une grande intensité et promettent de bonnes surprises doublées d’instants de solitude excellents. Grâce aux revirements dus à la mise en application de secrets tels la "degradia", on assiste passivement à la déchéance de certains et à la gloire d’autres dans une analyse comportementale assez soutenue. A ce titre, il eut été intéressant que Jean Dufaux nous donne une teneur plus consistante de cette fameuse botte.

Le coup de patte de Griffo s’affine et se fait moins "carré" dans les proportions. Son travail est lumineux sans être aussi agressif que dans le précédent album. La représentativité de la Venise du 18ème est toujours superbe, de jour comme de nuit, sous le soleil ou la pluie. Les personnages récurrents de la série gardent leur charisme et leur expressivité tout en intervenant dans des domaines nouveaux tels les "casini" et ses tables de jeux.

Ce troisième tome est tout en tension dans lequel les auteurs jouent cartes sur table et que le lecteur peut demander à voir soit dans sa première version en petit format soit dans la nouvelle, aux dimensions plus grandes, de 2004.
 

Par Phibes, le 7 mars 2009

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