GIACOMO C.
Pour l'amour d'une cousine

Parmeno a été consacré par le Grand Conseil de Venise, Duc de Totto, au grand dam de son ancien maître, Giacomo de C. Alors que le premier jouit d’un confort inespéré dû à son nouveau rang, le second tente de comprendre cette subite et stupéfiante "promotion". C’est Zippo le mendiant qui va le mettre sur la voie de la vérité, une vérité machiavélique dans laquelle la succession des Fosca est en jeu.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur GIACOMO C. #5 – Pour l’amour d’une cousine

"Pour l’amour d’une cousine" clôture un diptyque entamé dans le précédent épisode "Le maître et son valet" et marque la fin d’une épopée bourgeoise de la haute Venise du 18ème réalisée par deux auteurs au faîte de leur talent. Dans cet opus, ces derniers dévoilent les tenants et les aboutissants de l’insidieuse manipulation dont a été victime le singulier Parmeno.

Jean Dufaux maintient le ton fantaisiste de son récit (à la manière d’une farce théâtrale) en s’acharnant sur le pauvre serviteur borgne et en lui collant une étiquette pompeuse décalée. De fait, il se plaît à le ridiculiser sans complexe, à égratigner sa naïveté et à lui faire subir toute sorte de vicissitudes des plus risibles. Par ailleurs, il obscurcit quelque peu l’atmosphère générale de son intrigue en jouant la carte dramatique et en découvrant l’implacable machination dont sont victimes un aristocrate au soir de sa vie et un fils adultérin. Les scènes de meurtres viennent noircir le tableau burlesque.

En cet épisode, Giacomo, le don juan vénitien, reprend du "poil de la bête" et s’improvise enquêteur. De ce fait, au gré de ses pérégrinations et des opportunités dont il bénéficie, le personnage nous fait ressentir, grâce à son réseau de connaissances atypiques que l’on a croisé précédemment, le complot machiavélique sur la famille Fosca et la duplicité de certains individus. Par ce biais, Jean Dufaux confirme son appétence pour les récits bien structurés, de surcroît calés dans un contexte historique.

Griffo assure parfaitement son rôle de dessinateur en exécutant des graphiques d’une teneur des plus agréables, à la fois authentiques et caricaturaux. Sa force est la gestuelle de ses personnages très charismatiques. Son trait, fin et convaincant, peut être, selon les situations, humoristique voire burlesque ou alors peut se révéler d’une gravité excellente. Par ailleurs, sa capacité à croquer les femmes n’est plus à prouver tant la beauté et la sensualité qu’elles exhalent est appréciable.

Alors, dans cet imbroglio à la vénitienne, quel est le véritable rang de Parmeno ? Duc ou valet ? Peut-être que sa nouvelle cousine en sait quelque chose… A lire ou à relire sans hésitation à la seule condition de posséder le tome 4.
 

Par Phibes, le 14 mars 2009

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