GILLES DURANCE
Le bombardier blanc

En 1967, directeur de l’aéroclub Marcel Castin situé à proximité de Perpignan, l’ancien pilote du 7ème de chasse en Algérie Gilles Durance donne des cours de pilotage, en compagnie de ses deux autres compères Roger Delphino et Guy Perrin. A la suite du décès impromptu de leur patron, les trois aviateurs voient leur avenir bien compromis. Bizarrement, Gilles qui a été convoqué par le notaire chargé de liquider la succession du défunt, a la grande surprise d’hériter de l’aéroclub. Evidemment, cette nouvelle a de quoi réjouir toute l’équipe mais suscite quelques interrogations quant à la légitimité des locataires d’un hangar qui œuvrent en catimini. En tant que nouveau patron, Gilles décide de leur rendre une visite surprise. Après avoir découvert qu’ils étaient en train de monter un B-26, le pilote prend la poudre d’escampette mais se voit bientôt rattrapé par ses poursuivants qui lui avouent être des services secrets français. Compte tenu de ses états de service, Gilles se voit alors proposé une mission officieuse consistant à livrer le fameux B-26 une fois monté et sa mystérieuse cargaison au Gabon. Les finances n’étant pas au beau fixe, l’aviateur accepte la mission, une mission qui va s’avérer beaucoup plus agitée que prévue.

Par phibes, le 28 novembre 2014

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Notre avis sur GILLES DURANCE #1 – Le bombardier blanc

Après son diptyque policier Eightball Hunter, Callixte revient dans le paysage du 9ème art pour nous présenter une nouvelle série qui est appelée à se développer chez l’éditeur Paquet et qui met à l’honneur un nouveau personnage, Gilles Durance, pilote de son état. Cette spécialité permet à ce dernier d’intégrer la superbe collection éditoriale dédiée à l’aviation, Cockpit et ainsi de venir côtoyer d’autres productions comme Le pilote de l’edelweiss, Ciel en ruine, Le grand Duc, Au delà des nuages.

Qui dit équipée aéronautique dit indubitablement aventure. Fort de ce précepte particulièrement prisé par une grosse frange d’amateurs histoires d’avions en tout genre, Callixte vient, au travers de cet album, présenter le concept intéressant de sa série à savoir créer une histoire complète autour d’un avion célèbre à chaque fois. Pour cela, il nous fait faire un petit retour en arrière dans le temps, pour nous plonger à la fin des années 60 et nous présente très rapidement son héro, ex-pilote de chasse en Algérie, promis à une première mission au long cours.

Si elle n’échappe pas à un certain classicisme, cette histoire aéronautique peut se vanter d’avoir un certain panache. Callixte gère sympathiquement son récit en flattant les qualités aventureuses de son personnage central et en l’introduisant dans des péripéties actives qu’il se doit de partager avec deux autres compagnons caractériellement différents et quelques présences féminines pétillantes. Sous le couvert de la mission de la SDECE, le lecteur pourra suivre les nombreuses tergiversations du trio face à un commanditaire comploteur et des adversaires omniprésents, dans des actions qui ne manqueront pas au fil des pages de s’amplifier et de pointer le futur job du pilote.

Il est vrai que la partie graphique accentue l’intérêt de cette aventure. En effet, Callixte utilise ici une évocation picturale, colorisation et encrage, dotée d’une authenticité très convaincante. Son trait est sans bavure, régulier, d’une finesse et d’une richesse très profitables. Ses travaux d’arrière-plans sont d’une grande justesse et ses personnages possèdent une bonhommie qui accroche. On saluera tout particulièrement le travail exécuté sur les véhicules et avions, et en particulier sur le deuxième héro de cet album qui est le B-26 (ancien A-26 Invader), croqué dans toute sorte d’évolutions et mis à l’honneur avec beaucoup de rigueur.

Une ouverture très profitable qui permet au nouveau héros, Gilles Durance, de prendre sympathiquement son envol.

Par Phibes, le 28 novembre 2014

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