GILLES DURANCE
Catalina mon amour
En 1968, lors d’un vol privé entre Marseille et Paris et agissant pour le compte du SDECE, le pilote Gilles Durance apostrophe son client le député polynésien Sanford afin de lui faire cracher si c’est lui qui a dérobé des documents secrets appartenant au Centre d’Expérimentation du Pacifique de Papeete. Cet interrogatoire heurte l’homme politique qui le confesse à son homologue Téariki lors de sa visite à la clinique de Vanves où se trouve Pouvanaa a Opa, le leader anticolonialiste. Tous trois décident alors de rechercher ces fameux documents qui pourraient servir la cause polynésienne. Pendant ce temps, Gilles Durance a opté pour la création d’une succursale de son activité à Papeete, permettant ainsi de couvrir sa nouvelle mission pour le SDECE qui consiste à venir en renfort des militaires français qui s’apprêtent à réaliser le tir d’une bombe à hydrogène. Pour cela, il va devoir, avec ses coéquipiers, appréhender toute menace potentielle qui pourrait enrayer le programme d’essais nucléaires comme par exemple le vol du mystérieux rapport du CEP auquel bien du monde s’intéresse.
Par phibes, le 23 avril 2016
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782888907510
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Notre avis sur GILLES DURANCE #2 – Catalina mon amour
Après un premier essai plutôt concluant avec Le bombardier blanc, Callixte revient, toujours seul aux commandes, pour nous offrir, toujours dans le cadre de la collection Cockpit de chez Paquet, une deuxième aventure liée à son nouveau personnage, le pilote Gilles Durance.
Nous nous retrouvons donc dans les années soixante, plus précisément en 1968, au moment où la France métropolitaine est secouée par une gronde étudiante. C’est aussi l’année où ce même pays entreprend de lancer son premier tir de la bombe H. Fort de ce contexte historique qu’il s’applique à respecter, Callixte y insère son équipe préférée de pilotes et leurs conjointes pour leur faire vivre une aventure qui, à n’en pas douter se veut pour le moins consistante. En effet, l’on pourra concéder que l’auteur brasse une équipée aéronautique qui installe un bonne petite intrigue autour de documents secrets volé et génère bien des actions à rebondissements multiples (complots, disparitions, conflits de barbouzes…). De même, il anime avec une certaine dextérité aussi un nombre conséquent de personnages dont certains historiques (comme les députés polynésiens Sanford et Téariki), récurrents (comme James) sur un territoire paradisiaque bien perturbé.
Très pour ne pas dire trop volubile également, Callixte parvient à concentrer son épopée en 48 pages, ce qui par ce biais, complexifie un tantinet la trame scénaristique qui aurait pu s’étendre sur un nombre de planches plus conséquent. Il n’en demeure pas moins que l’ennui n’est pas de mise, surtout que les péripéties se veulent parfaitement installer Gilles Durance, tout comme Guy et Roger, dans une position d’agent secret intègre et généreux, Pareillement, il donne un peu plus d’importance à la gente féminine que précédemment en les faisant participer activement. Par ailleurs, l’on pourra apprécier l’œillade sympathique faite à l’univers de Charlier et d’Uderzo et plus particulièrement à leurs héros Tanguy et Laverdure.
Au niveau des dessins, Callixte assure au maximum. En effet, son trait est des plus adroits et met en évidence un travail pictural pleinement réaliste, colorisé avec justesse, clair, précis et de fait très agréable à parcourir. Les décors polynésiens sont de rêve, tout comme la représentation quasi-photographique des nombreux aéronefs (en particulier le Catalina) qu’il croque dans un degré de précision impressionnant. De même, les personnages ont une réelle présence et de par leur caractère et leurs prérogatives, portent bien leur rôle.
Une deuxième aventure de haut vol, consistante, très animée, qui respire une certaine modernité et qui propulse le sympathique pilote Gilles Durance dans la cour des grands. On attend de pied ferme la prochaine aventure qui devrait nous permettre de côtoyer le fameux Concorde.
Par Phibes, le 23 avril 2016
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