GRANDES BATAILLES DE L'HISTOIRE DE FRANCE (LES)
Verdun

7 août 1932 – Un groupe d’anciens combattants se retrouve à Douaumont lors de l’inauguration de l’ossuaire. L’occasion pour eux de revenir sur le champ de bataille et d’évoquer le souvenir d’une bataille de Verdun qui fit plus de 300 000 morts, lors de combats qui s’étendirent de février à décembre 1916.

Par v-degache, le 6 décembre 2023

Notre avis sur GRANDES BATAILLES DE L'HISTOIRE DE FRANCE (LES) #3 – Verdun

Après Bir Hakeim et Austerlitz, la collection des Grandes batailles de l’histoire de France des éditions Plein Vent s’attaque à Verdun ! Sacré défi que de traiter en 48 pages un affrontement qui s’étala sur près de dix mois, restant omniprésent dans l’imaginaire collectif, et dont le nom évoque à lui seul, en France, la guerre totale et la mort de masse en 14-18.

Il fallait donc un duo de choc, en l’occurrence Jean-François Vivier au scénario et Stéphan Agosto au dessin, pour traiter une bataille où 75% des poilus alors engagés dans l’armée française passèrent en 1916 ! La narration se fait à partir des souvenirs d’anciens combattants, réunis lors de l’inauguration de l’Ossuaire de Douaumont en 1932 puis, symboliquement, devant un monument aux morts rappelant fortement la Pleureuse de Termignon, incarnation du pacifisme face au consentement patriotique et au culte du soldat héros qui prédominent après le conflit.

A partir de leurs échanges, nous revivons la bataille qui fit quelques 300 000 morts. Pas question pour l’auteur de La rose blanche, habitué des bd historiques, de tout raconter, et de tomber dans un scénario trop lourd et impossible à tenir avec une pagination si réduite. Celui-ci se concentre sur quelques moments forts des combats, permettant de parcourir le champ de bataille et la vie dans les tranchées. Absurdité d’une boucherie pour des gains de terrain minimes, guerre des airs, rôle stratégique de la Voix sacrée, changements de commandement, courage des poilus face à l’ennemi, J.-F. Vivier réussit son pari de bâtir un scénario riche tout en conservant une fluidité dans le récit des événements, ne perdant jamais son lecteur au fil des pages.

On profite pleinement du dessin réaliste de Stéphan Agosto (Ciel sans pilote) grâce à des structures de planches aérées, rendant limpide la lecture, tout en évitant les cases trop chargées. Soulignons également le joli travail de Joël Costes sur les couleurs qui permettent grandement à ces paysages de no man’s land et à ces visages fatigués de se matérialiser sous nos yeux.

S’ « Ils n’ont pas passé » à Verdun, le lecteur doit lui aussi s’arrêter sur ce Verdun de Vivier et Agosto qui réussit à raconter avec talent scénaristique et graphique cette monstrueuse bataille de la Première guerre mondiale !

Par V. DEGACHE, le 6 décembre 2023

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