GUERRES D'ARRAN
La bataille des Cités-Etats

A la suite du cataclysme qui s’est abattu sur la cité de Kasatell et qui a ravagé les côtes d’Arran, l’orc Killrok a fini par échouer à la prison d’Armuhr en compagnie d’autres pairs comme la bouillante Shaaka et le gobelin Renifleur. Caressant l’espoir de se débiner, il y partage son sort avec Tadgar et sa petite bande de nains, surveillés en cela par l’impitoyable Dalyam, l’elfe sylvain. De son côté, Torun, le forgeron de la Légion de Fer est de retour à son ancien village de l’ile de La Lombardie. Il y retrouve ses sœurs et, compte tenu du climat conflictuel entre les hommes et les races anciennes qui y règne, leur propose de le suivre en orient où se regroupent tous leurs semblables. Côté peuple sylvain, l’inquiétude est de mise car la sinistre reine Camilia qui bénéficie d’une alliance avec les Cités-Etats de Tarascon s’apprête à lancer ses armées humaines contre le peuple des forêts. Aussi, il est décidé de mettre en sécurité ce dernier à la Forteresse de Lierre. Malheureusement, les hommes ont décidé, que ce soit en La Lombardie ou dans les plaines de la Forêt de Duhann, d’agir immédiatement. A coup sûr, les batailles vont être rudes et vont révéler des initiatives surprenantes…

Par phibes, le 15 juillet 2024

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Notre avis sur GUERRES D'ARRAN #4 – La bataille des Cités-Etats

Cela fait plus d’un an que les créateurs de cet immense univers qu’est le monde d’Aquilon l’ont plongé dans un conflit général entre le genre humain et les races anciennes. A la faveur de cette saga parallèle, Nicolas Jarry et ses acolytes nous conte des épopées guerrières qui se déroulent aux quatre coins de cet immense territoire que sont les Terres d’Arran. En l’espèce, nous replongeons dans les suites potentielles des aventures narrées dans le tome 26 de la série Elfes et dans le tome 1 de l’autre série Orcs & Gobelins pour retrouver certains des protagonistes principaux de ces équipées tels l’orc Killrok, l’elfe sylvain Dalyam et le nain de la caste de la Forge Torun.

L’aventure qui s’ensuit permet au scénariste (appuyé ici par son complice David Courtois pour le synopsis) de tirer une fois de plus les ficelles d’un récit adroitement construit et qui se focalise sur une partie des Terres d’Arran, entre La Lombardie et la forêt de Daëden. Se faisant fort de mettre en présence les dignes représentants des races anciennes (orc, nain et elfe), il se donne la liberté de les opposer à la reine Camilia, l’une des instigatrices du grand conflit. La stratégie est au rendez-vous et se décline sous des combats violents qui vont peu à peu prendre une connotation de puissance absolue, avec des humains particulièrement maléfiques et un Torun enflammé énergiquement qui n’est certainement pas loin de nous faire penser à Redwin, son pair.

Qui dit guerre, dit inévitablement drame. Nicolas Jarry qui s’est emparé ici un tantinet soit peu le mythe arthurien, en distille à foison dans une ébauche de folie meurtrière et de fuite en avant qui prennent toute leur puissance dans la dernière partie de l’album. Si la rancœur est au cœur des débats, on perçoit subtilement, sous le couvert de la narration personnelle de Killrok, une réelle amertume saupoudrée de sauvagerie qui se veut indubitablement envoutante.

Bien sûr, le travail à quatre mains réalisé sur ce tome conforte la puissance de cette nouvelle épopée. Alex Sierra et Livia Pastore, qui ont déjà participé indépendamment à d’autres récits sur le Monde d’Aquilon, forme un duo de choc pour illustrer les batailles fulgurantes de La Lombardie et de la forêt de Daëdenn. Le dessin, conforme au cahier des charges, se veut empli d’une énergie impressionnante pour camper la barbarie dans tous ses états que ce soit côté humains ou côté races anciennes. Le détail a son importance et la rigueur utilisée pour donner ce souffle titanesque dont il est question fonctionne impeccablement. A noter que la colorisation de J. Nanjan reste d’un très haut niveau et apporte toute la vigueur nécessaire.

Un quatrième volet guerrier d’une force extrême et d’une amertume féroce.

Par Phibes, le 15 juillet 2024

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