HYPOCRITE
Comment décoder l’Etircopyh

Hypocrite est capturée par de mystérieux personnages appartenant à l’organisation secrète AMFFFPA qui lui demandent de travailler pour eux en tant qu’espionne. Mais très vite les gars de l’APFFFMA débarquent et capturent Hypocrite à leur tour. S’ensuit une histoire d’attentat sur le Pont Avignon, une guerre entre Avignon et Arles et une poursuite avec un grand Megacéros… Du grand n’importe quoi!

Par Placido, le 10 janvier 2011

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Notre avis sur HYPOCRITE #2 – Comment décoder l’Etircopyh

Comment décoder l’Etircopyh est initialemet paru dans le journal Pilote, d’août 1972 à mars 1973, puis en album chez Dargaud en 1973. Il est donc de bon ton, avant de commencer, de noter la belle initiative de L’Association de rééditer cette pépite probablement oubliée de nos jours. Car il s’agit bien d’une pépite tant l’univers de Jean-Claude Forest s’avère être une véritable mine d’or. A l’instar d’Ici-Même (avec Tardi au dessin), il faut vous attendre à un de ces récits alambiqués, absurdes, dont on ne saisit jamais vraiment tous les éléments, dont on ne sait jamais si on a affaire à du du réel ou du rêve. En réponse à ces histoires décalées, mieux vaut se laisser porter, ne pas trop réfléchir, se concentrer sur ce qui se passe et ce qui se dit. Car il s’en passe des choses! Et il s’en dit des choses ! Comment décoder l’Etircopyh est une BD dense, les trames s’entrecroisent, les personnages apparaissent et disparaissent à tout va, les rebondissements vont à tout rompre. Mais à l’inverse de certaine BD où trop de n’importe quoi tue l’aspect intéressant du n’importe quoi, Jean Claude Forest maîtrise son sujet et dose intelligemment son imagination débordante. Une trame principale est bien en place et malgré les nombreux détours scénaristiques on la suit jusqu’au bout ! Les dialogues eux, sont redoutables ! Très travaillés, parfois totalement absurdes mais toujours très intelligents, Jean-Claude Forest joue avec les mots, les expressions et se montrent très à l’aise pour muscler les répliques de ces personnages, leur donner du corps.

Et puis, rien que pour Hypocrite, cette BD se vaut d’être lue. Tout comme le Capitaine Funéraille, il est difficile de ne pas succomber à son charme. Très élégante, gracieuse, drôle, un brin farouche… Une héroïne dont on tomberait vite amoureux!

Le dessin, avec un aspect seventies très vivant joue un rôle important dans le rendu atypique du récit. Les couleurs, psychédéliques, ont également leur mot à dire et participent activement à cette ambiance terrible (à noter pour cette édition qu’une restauration numérique des couleurs, d’après les bleus originaux, a été effectuée par Fanny Dalle-Rive et Eric Bricka).

Comment décoder l’Etircopyh est donc une oeuvre que je ne saurais que trop vivement recommandée, à réserver toutefois aux amateurs d’histoires débridées et qui ont apprécié les aventures de Barbarella ou encore sa collaboration avec Tardi pour Ici Même.

Par Placido, le 10 janvier 2011

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