JONATHAN
La piste de Yéshé
Alors qu’il s’apprête à rentrer en Europe, Jonathan reçoit une mystérieuse lettre de Drulma qui l’invite à la retrouver au monastère de Yéshé, perdu au coeur de l’Himalaya, vers Juin. Sans hésiter, il s’y rend et l’attend, en compagnie des autres moines et plus particulièrement de Chamba.
Par fredgri, le 3 novembre 2021
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782808203500
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Notre avis sur JONATHAN #17 – La piste de Yéshé
Cosey commence à raconter les histoires de Jonathan en 1975. Ce héros aventurier, amoureux des grands espaces, du Tibet, de cette spiritualité qui va être au centre de tous les albums qui vont suivre, c’est un peu le double de son auteur, cette part de lui-même qui voyage sur sa moto, qui fait de nombreuses rencontres, qui tisse des liens au fil de ses pérégrinations.
Jonathan reste une série très à part, ou il n’est pas vraiment question de bien et de mal, mais de l’évolution d’un homme qui se cherche, qui se pose des questions, qui n’a qu’à peine entamé son long périple vers une forme d’éveil. Cependant, Cosey se dit qu’il est dorénavant temps d’arrêter tout ça. Jonathan doit rentrer chez lui, mais avant cela il va faire une halte au monastère de Yéshé, afin d’y retrouver une amie, une dernière fois…
Cet ultime volume permet donc de faire le point sur le personnage, sans pour autant se livrer à un laborieux résumé de tout ce qui a précédé. Il n’est pas ici question de faire des adieux déchirants, mais d’appréhender le plus sereinement possible l’évolution de Jonathan. Cosey insiste sur les lectures, sur toute la symbolique spirituelle et philosophique qui l’a progressivement mené tout au long de la série, accompagné par une playlist inspirée, évocatrice d’ambiances, de rythmes lents, dans un perpétuel dialogue avec le lecteur qui l’a suivi depuis 45 ans, au gré des pages.
L’aventure est cependant peut-être terminée pour ce drôle de héros qui n’en est pas vraiment un, mais l’artiste reste toujours là, son personnage se déclinera peut-être dans de prochains albums, peut-être retrouverons-nous son énigmatique regard à travers celui d’un autre. Car Jonathan c’est toute l’essence du style de Cosey, cette plénitude qui irradie, ce calme, ce besoin de sortir du manichéisme dévorant qui enveloppe une grande partie de la production actuelle.
Nous retrouvons ainsi tout le sens de l’épure propre à ce maître de la bande dessinée. Cette volonté de ne pas s’éterniser sur les détails, en n’oubliant pourtant jamais l’émotion !
Il faudra désormais nous contenter de ces 17 volumes, des artbooks qui nous ont permis d’admirer les études, les crobarts croqués sur le vif, des décors, des visages, des clichés plein de vie…
Jonathan n’est plus et pourtant il n’a peut-être jamais été aussi vivant !
Par FredGri, le 3 novembre 2021