JONATHAN
Douniacha, il y a longtemps

Avec ce sixième album Cosey continue sa démarche commencée avec le troisième volume, il se sert de l’intrigue comme d’un prétexte pour approfondir avant tout les caractérisations de ses personnages et nourrir une atmosphère très particulière qui va dorénavant être la marque de fabrique de la série et de l’auteur en général. Tous prennent le temps d’échanger, de partager leur mémoire, leur expérience de la vie et le cadre assez tendu ou se profile l’ombre de ces soldats communistes ne fait qu’amplifier les liens qui se tissent entre tous. Cosey maîtrise pleinement son art, sortant complètement des sentiers battus, jouant avec ses cases, les vides qui les entourent et les pavés de textes. Sa narration est ultra précise, tout comme ses cadrages. Il y a de la virtuosité dans l’air.

Cet album entérine donc la direction profondément humaniste et intimiste de la série. Cosey y met en place un récit qui s’ancre bien plus dans la rencontre des personnages que dans une intrigue aux multiples rebondissements. Et c’est cette approche qui est fascinante, car elle se nourrit de mille et une petites digressions, de voies de traverse. On s’attache à la jeune fille, à Jonathan qui a définitivement perdu son innocence pour gagner en sagesse et en ouverture et à ce russe qui rajoute un petit côté mystique particulièrement inspiré. On fait confiance à la route, elle nous emmène ou elle voudra !

C’est donc à la fois magnifique et très riche en sensation, tout en s’inscrivant vaguement dans l’actualité du moment, dans un monde bien réel !

A lire absolument !

Par FredGri, le 4 octobre 2013