JONATHAN
Tome 4, 5 et 6

Avec ce deuxième volume des Intégrales Jonathan s’ouvre un aspect plus globe-trotter de la série.
Cosey revient de son premier voyage au Ladakh et dorénavant l’atmosphère de la série va en être profondément marquée. Non seulement sur le plan du fond, car l’auteur est touché par la situation au Tibet, par sa première "rencontre" (même de loin) avec le Dalaï Lama et donc, progressivement, il glisse de plus en plus de philosophie bouddhique et l’aventure que vit Jonathan, au fil des albums, dorénavant, est bien plus intérieure, plongeant dans une sempiternelle quête spirituelle. Ainsi, avec ce recueil nous entrons dans ce que va dorénavant être la série, des rencontres essentielles qui vont mettre l’accent sur ce qui entoure les personnages, sur ce qu’ils sont plutôt que sur simplement une intrigue qui se déroule devant nous. Il faut alors comprendre que chaque lecture va déceler bien plus de profondeur qu’il n’y parait !

Une nouvelle fois le long texte introductif est un vrai bonheur, des infos, du ressenti et des réponses de Cosey qui éclairent les trois albums présentés sous un angle plus personnel, plus profond. Jusqu’à un certain point ces textes sont très très important, et encore plus avec un auteur comme Cosey qui s’implique intimement dans ses œuvres, qui les nourrit de ses impressions de voyages, de ses propres rencontres. Et c’est ainsi que l’on peut réellement appréhender le véritable tournant qui s’opère dès le quatrième album (même si pour ma part je préfère le cinquième et le sixième). Le ton évolue, l’auteur occupe les vides, travaille très précisément ses mises en page en semblant se détacher du cadre réaliste, même s’il intègre parfaitement le tout dans un contexte précis.
Malgré tout, dans « Le Berceau du Bodhisattva" il initie Jonathan aux mystères du bouddhisme, en montrant que la foi peut venir à bout de tout les obstacles, dans «L’Espace bleu entre les Nuages » il présente un vieil homme amoureux de la beauté, une beauté qui transcende son cadre de vie, ou un simple trou dans les nuages peut l’accompagner dans son dernier souffle… Dans « Douniacha, il y a longtemps » il revient légèrement sur le spirituel et sur la situation en Chine. Mais encore une fois l’essentiel est dans ce qui se vit, tout au long de cette lecture, entre les cases, dans ces regards qui se croisent, dans ces liens qui se tissent entre les personnages. Jonathan devient alors un tout, une série qui propose, à son modeste niveau, un véritable voyage spirituel.

Mais attention, nous ne sommes pas dans du charabia vaguement "religieux", il s’agit bel et bien d’une série d’aventure, c’est juste que le rythme est assez particulier, qu’il nous touche profondément, que nous sommes ici dans ce qui va être désormais la marque de fabrique de Cosey !

Jonathan demeure donc une série incroyablement enrichissante, tout en étant passionnante d’un bout à l’autre.
Un deuxième volume à ne pas rater, vous êtes prévenus !

Par FredGri, le 4 octobre 2013