LE HÉROS DU LOUVRE
La Joconde a le sourire

Juin 1940 – Alors que les Allemands se rapprochent de Paris, et que notre armée est en pleine débâcle, un homme décide de mettre sa vie en jeu, ainsi que celle de sa famille, afin de sauver un patrimoine artistique français et universel, celui exposé au Musée du Louvre. Ce Héros du Louvre n’est autre que le grand-père du réalisateur et acteur Elie Chouraqui (Ô Jérusalem), auteur du scénario d’une série en prévue en trois tomes, et devant faire l’objet d’une adaptation cinématographique dont la sortie est prévue au cours du premier semestre 2024, avec Kad Merad et Marie Gillain !

Après quelques planches posant les origines algériennes de cette famille juive et de celui qui sera bientôt appelé Babi Maklouf, le grand-père « remplaçant », l’intrigue nous emmène vite à Paris, où celui-ci parvient à concilier ses deux passions : celles de la France et de l’art, en se faisant embaucher par Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux et de l’École du Louvre, comme gardien de nuit. Ce dernier, conscient du pillage artistique qui se profile, organise l’évacuation et la mise à l’abri d’une partie de la collection du musée, Babi Maklouf sera l’un des conducteurs de ces camions évacuant des œuvres inestimables, mais aussi sa famille, qu’il exige d’emporter avec lui !!!

Mené par le dessin dynamique et semi-réaliste de l’Italienne Letizia Depedri, ce Tome 1 du Héros du Louvre séduit rapidement, emmenant très vite le lecteur dans le tourbillon de l’histoire et dans cette course contre la montre face à l’envahisseur allemand. Le trésor n’est point aurifère comme dans Comment faire fortune en juin 40, mais a une valeur encore bien supérieure face à la barbarie nazie. E. Chouraqui conduit un récit rythmé, passant d’une exposition joyeuse des racines familiales, aux peurs engendrées par l’avancée de la Wehrmacht puis à l’Exode sous les balles de la Luftwaffe.

Le Héros du Louvre – La Joconde a le sourire inaugure une série prometteuse, destinée et recommandée à un large public, donnant la part belle à ceux qui résistèrent en tentant d’entraver une guerre totale qui s’étendait aussi au pan artistique et culturel des pays occupés. Destin personnel et grande Histoire s’imbriquent parfaitement, et l’on attend avec impatience la suite de ce périple particulièrement risqué !
L’Iséroise Rose Valland avait déjà eu droit à l’hommage du 9ème Art pour son action au sein du Musée du Jeu de Paume durant la guerre (sceneario.com/bande-dessinee/rose-valland-capitaine-beaux-arts/rose-valland-capitaine-beaux-arts/12966.html), place désormais à Babi Maklouf !

Par V. DEGACHE, le 29 mars 2023