MAÎTRES ASSASSINS
Neida

Neida fait partie de la guilde des Maîtres Assassins et assume son rôle avec style et sans retenue. De retour de mission à la cité d’Odgar où elle a pu éliminer Ascelin, son futur dirigeant, la jeune femme retrouve son repaire, Irennis, la ville des Maîtres Assassins. Elle y rejoint son leader, l’impitoyable Neferis qui torture un individu pour lui soutirer une information capitale concernant un mage, Eliezer dit le fou, qui a disparu de la circulation depuis son évasion de la prison de Tredd. L’usage d’un terrible philtre lui permet enfin de découvrir que le vieil enchanteur se dirige vers son territoire. Neferis envoie donc Nedia à sa rencontre pour le tuer. Mais le pouvoir dont il bénéficie lui offre l’occasion d’échapper à l’assassinat et de négocier une rencontre avec la reine du crime. Lors de cette confrontation, Eliezer propose à Neferis une association qui lui permettrait de retrouver celui qui l’a manipulé lors de ses exactions envers l’empereur Aquilon. Neida va avoir un rôle à jouer.

Par phibes, le 9 novembre 2023

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Notre avis sur MAÎTRES ASSASSINS #3 – Neida

Au sein de la guilde des Maîtres Assassins (opposant à l’ordre des Maîtres Inquisiteurs), existent un très grand nombre d’hommes dont on a pu découvrir des échantillons lors des premiers tomes (Osahar, Saheek). Mais il y a aussi des femmes comme Neida dont les compétences redoutables sont tout aussi radicales que celle de leurs pairs. Cet épisode est là pour nous l’exposer clairement.

Sylvain Cordurié continue donc à égrainer les éléments de la sinistre organisation du crime des Terres d’Oscitan, et dans ce dans une évocation qui a la particularité de puiser ses racines dans la série des Maîtres Inquisiteurs. En effet, pour justifier les pérégrinations criminelles de Neida, le scénariste trouve le moyen de faire revenir un personnage découvert dans le premier cycle de cette saga, Eliezer. La passerelle est assurément bien tirée et donne l’occasion d’aborder un récit qui se nourrit de séquences fortes, au gré d’une intrigue qui se veut bien cadencée et captivante.

Neida porte le récit sous le couvert d’une narration conséquente, réellement bien gérée qui lie efficacement sa personnalité tourmentée (par le mage) avec les péripéties engendrées par le fameux Eliezer. A ce titre, ce dernier bénéficie d’autant, sinon plus d’importance que le Maître Assassin lui-même en drainant pouvoirs magiques et actions mortifères. Evidemment, l’elfe Sorkeen qui l’accompagne et qui se trouve associé à Neida n’est pas en reste pour donner du spectacle, restitué dans la violence et la tension habituelle.

Pour le dessin, pas moins de quatre mains ont été nécessaires. Elles appartiennent à Lucio Leoni et Emanuela Negrin, deux artistes italiens qui aiment travailler ensemble et que l’on a croisé dans d’autres saga comme Oracle, Les Maîtres Inquisiteurs, Medicis… Force est de constater que la mise en images, colorisées chaleureusement, est pour le moins remarquable. Le réalisme médiéval est convaincant et côtoie sans coup férir la partie occulte du récit. On perçoit beaucoup de justesse dans la représentation des personnages dont certains bien atypiques, dans leur gestuelle, dans leurs postures, leurs actions les plus violentes. Pareillement, on saluera la qualité des décors qui dénotent une recherche dans le moindre détail.

Un opus conjugué au féminin (entre Neida et Neferis) qui ne déroge pas aux aptitudes radicales de la terrible guilde. Un bon moment de lecture !

Par Phibes, le 9 novembre 2023

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