MESSIRE GUILLAUME
Intégrale 1 - L'esprit perdu

Affecté par la mort de son père, Guillaume de Saunhac s’est refusé de faire le deuil de ce dernier, surtout que sa mère Philomène a uni son destin à celui de l’ancien bailli, Brifaut. Alors que sa sœur Hélis est partie à la recherche de l’esprit du défunt, le jeune orphelin se lance à sa poursuite dans l’intention de suivre la même voie. Grâce aux conseils prodigués par Ysane, sa tante, et appuyé par Brabançon, un chevalier bourru, il reprend son chemin qui ne va tarder à se révéler dangereux et pleins d’imprévus.

Par phibes, le 25 janvier 2010

2 avis sur MESSIRE GUILLAUME # – Intégrale 1 – L’esprit perdu

Le présent opus regroupe les trois premiers épisodes de la série Messire Guillaume, parus depuis 2006 aux éditions Dupuis, dans une intégrale qui, on le concèdera bien volontiers, est de très bonne facture.

Cette initiative éditoriale ne peut être que louable car elle a l’avantage, pour ceux qui ne connaissent pas la série, de permettre une lecture complète de ces péripéties médiévales qui mettent en scène un orphelin en quête de l’esprit paternel. Mais ce n’est pas tout, car elle donne l’occasion à ceux qui ont déjà suivi et adoré cette histoire, de la lire dans un autre format, à l’italienne, et dans une restitution graphique différente de celle d’origine.

La quête dont il est question est animée des meilleures intentions, emplie de sentiments affectifs et de gravité. Les recherches de Guillaume sont nobles et viennent évidemment se heurter à la sournoiserie d’un de ses proches. Il va de soi que cette aventure nécessite des rencontres qui se révèlent nombreuses et atteint de temps à temps un degré onirique interpellant, louvoyant entre réalité et rêve.

Il est certain que le graphisme en noir et blanc de Mathieu Bonhomme, en cet opus, est tout à son avantage. Dépouillé de la colorisation originelle, il apparaît dans son encrage le plus strict, rehaussé par une couche crayonnée superbe. Le travail ainsi dévoilé, agrémenté de quelques dessins inédits, est d’une grande beauté, plein de douceur et de poésie, démontrant une recherche rigoureuse dans l’authenticité des décors. A ce titre, les doubles planches sont d’une excellente restitution prouvant que l’artiste a un talent avéré.

Une bien belle quête initiatique sur trois épisodes intitulée pour les besoins de l’intégrale L’esprit perdu, à lire sans retenue. A noter que l’ouvrage en question fait partie de la sélection officielle au festival d’Angoulême 2010. C’est pour dire !

Par Phibes, le 25 janvier 2010

En cette fin d’année 2010, Dupuis réédite ce magnifique album qui permet une nouvelle fois de relire cette incroyable série. Les trois albums qui la constituent sont ici rassemblés en noir et blanc et en format à l’italienne. On sort ainsi du format original et franchement la lecture est des plus agréable.

L’intrigue se situe dans une ambiance très médiéval. Progressivement le récit penche vers le fantastique, mais, assez étrangement, le lecteur accepte parfaitement les différentes situations. Après tout, nous ne savons rien du monde réel de Guillaume et on est prêt à accepter toutes les créatures qui se présentent… D’autant plus que la narration est très fluide, chaque page se tourne logiquement, on a du mal à lâcher le gros volume avant de le refermer.

De Bonneval y explore la mort d’un proche, les doutes de l’adolescence animés par ce sens de la rébellion caractéristique. Mais, surtout, il nous entraîne dans une histoire très riche, pleine de rebondissements, tout en étant, aussi, assez lente.

Tout est magnifié par un travail graphique absolument sublime. Matthieu Bonhomme est ici vraiment à l’aise. Ses personnages sont très expressifs, il joue avec les cadrages, aère beaucoup ses cases et impose un rythme très nonchalant à l’ensemble. De plus, son traitement graphique est exemplaire, plein de subtilité. Il m’est arrivé à plusieurs occasion de traîner sur telle ou telle case et, sincèrement, c’est une claque !

Un très bel Intégrale qui garde quand même une fin légèrement ouverte… Peut-être qu’un jour… En tout cas il n’y a plus à hésiter…

Par FredGri, le 9 novembre 2010

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