METRONOM'
Opération suicide

Agissant sous la férule de l’influent Loess, le journaliste Floréal Linman et la belle Lynn Forester se sont introduits illégalement dans la station orbitale "Fish Eye" afin de retrouver Doug Forester, atteint d’un virus contracté au contact d’un mystérieux organisme. Alors qu’ils sont proches du but, les deux infiltrés sont repérés et maîtrisés. Toutefois, alors qu’ils sont condamnés à rester dans la station, ils bénéficient d’un transfert sur Terre et se retrouvent face à un nouveau commanditaire, le Ministre de l’Intérieur. Ce dernier leur enjoint de retrouver dans un bref délai le seul homme à ses yeux qui pourrait découvrir la réelle nature de la chose venue de l’espace, à savoir Eugène Warnier.

De son côté, le Commissaire Ben Radcliff a infiltré un petit groupe de dissidents qui semblent à l’origine de la publication d’un conte intitulé Metronom. Malheureusement, sa façon d’enquêter n’est pas du goût de Ralph Stiler, l’un de ses supérieurs au Palais des Ministères, qui n’hésite pas, afin de régler un contentieux avec sa belle-sœur Lynn, elle-même membre du groupe séditieux, à faire pression sur le policier. Ce qui n’est pas du goût de ce dernier.

 

Par phibes, le 16 septembre 2012

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Notre avis sur METRONOM’ #3 – Opération suicide

Le précédent épisode nous laissait sur une note interrogative au sujet du sort réservé à Lynn et Floréal dans la base orbitale "Fish Eye" et par ailleurs, des répercussions de l’infiltration du Commissaire Radcliff au sein du petit groupe d’agitateurs. Fort de ces rebondissements de dernière minute, l’aventure dans laquelle Eric Corbeyran nous entraîne depuis l’origine, redouble d’intensité tout en prenant une nouvelle orientation.

En effet, le mari de Lynn étant, semble-t-il, définitivement écarté de l’histoire, et la mission de Loess ayant échoué, Lynn et Floréal changent de commanditaire tout en conservant, en quelque sorte, un même but à savoir l’identification de la bestiole de l’espace. Par ce biais, le duo nous ramène sur Terre et part à la rencontre de nouveaux personnages. A ce titre, leurs péripéties restent des plus trépidantes, surtout grâce au contexte totalitaire dont le scénariste nous abreuve avec habileté.

Par ailleurs, cet opus nous explicite d’avantage la personnalité du Commissaire Radcliff. A cet égard, alors qu’il est parvenu à se faufiler dans les rangs dissidents, on s’interroge maintenant sur son intégrité (pour ou contre le gouvernement ?). Sa façon d’agir à l’encontre de Ralph Stiler et ses moments de réflexions en silence dénotent avec justesse un combat intérieur, une certaine analyse de ce qu’il vit. La longue évocation de "B", la fille paralytique, qui vient donner les bases de la création de la société fondamentaliste, n’est certainement étrangère à cette mutation psychologique.

Grun se révèle d’une efficacité redoutable quant à l’exécution de ses graphiques. En effet, l’on perçoit sans contestation que ce dernier gagne en assurance par le fait qu’il semble avoir dompté l’univers futuriste dépravé instauré par le scénariste. Ainsi, il nous émerveille par ses nombreuses visions urbaines sophistiquées, très riches en détail et fortement travaillées au niveau des perspectives. De même, il nous bluffe dans l’animation de ses personnages, dans leur réalisme, leur expressivité parfaitement convaincante. Enfin, il nous subjugue par sa remarquable palette de couleurs, partiellement tamisées.

Un excellent épisode dont l’atmosphère n’est pas sans rappeler les univers futuristes hallucinants et manipulés du romancier Philip K Dick.

 

Par Phibes, le 16 septembre 2012

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