METRONOM'
Habeas mentem

Lors de leur escapade chez l’industriel Loess, les deux fugitifs Floréal Linman et Lynn Forester ont été finalement arrêtés par les hommes du Commissaire Ben Radcliff et envoyés dans un centre de reprogrammation. Après quelques jours de reconditionnement, Limman fait l’objet d’une remise de peine grâce à l’intervention de Loess qui lui demande de contribuer à la chute du système du Président Weissangel. Convaincu, l’ex-journaliste se transporte dans un bar et porte son intérêt sur un groupe d’individus auquel il leur propose un plan pour infiltrer le palais des ministères. De son côté, Radclift continue son infiltration au sein du groupe de rebelles et semble filer le parfait amour avec la belle B.. Par ailleurs, le professeur Eugène Warnier est dorénavant entre les griffes du sinistre Ministre de l’Intérieur. Ce dernier fait pression sur le scientifique pour l’inciter à collaborer dans la résolution de l’énigme du virus mutant trouvé dans l’espace et dont les facultés psychiques pourraient servir ses desseins. Qui de la rébellion ou du système gouvernemental offrira un avenir à la société ?

Par phibes, le 23 novembre 2015

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Notre avis sur METRONOM’ #5 – Habeas mentem

Comme le signale l’estampille rouge qu’arbore le premier de couverture, ce cinquième opus signe la fin des péripéties tumultueuses de Floréal Linman et Lynn Forester. Et à cet égard, l’on pourra concéder qu’Eric Corbeyran a choisi de marquer profondément les esprits à nous orientant vers une fin quelque peu bluffante et insoupçonnée.

Pour cela, nous retrouvons l’un des acteurs principaux de cette aventure futuriste, à savoir Floréal Linman qui se voit, une fois de plus, sauvé par une tierce personne pour une mission à mener. Cette fois-ci, c’est l’industriel Loess qui le pousse à faire tomber les barrières d’un gouvernement dictatorial très manipulateur. De fait, tout en délaissant sa dulcinée Lynn en pleine reconditionnement (qu’on ne verra malheureusement dans cet opus), le récit vient reposer sur les épaules de l’ancien journaliste de la Vox populi et sur le groupe de rebelles qu’il va engager pour faire fléchir le système pernicieux. Il conviendra, à ce titre, que leurs pérégrinations animent très profitablement l’aventure et nous entraînent enfin au plus près de Weissangel qui va leur révéler les clés de ce système étouffant.

Pareillement, on continuera, dans un alternat efficace, à suivre le travail d’infiltration du Commissaire Radclift. Ce dernier ne manquera pas, dans cette ligne droite, à abattre ses cartes et à dévoiler ses véritables aspirations. Comme il se doit, sa destinée en sera marquée, mais pas forcément comme on aurait pu le penser.

Enfin, on retrouvera le scientifique Warnier qui ne manquera pas, lui aussi, de peser à sa manière sur la destinée de la société et de tenter de déjouer le projet du sinistre ministre de l’intérieur.

La grande qualité de cette histoire passe inévitablement par la contribution graphique impeccable de Grun. En effet, ce dernier nous délivre un message toujours aussi impressionnant à la faveur d’un réalisme extraordinaire, riche en détails. Ce dernier parvient avec beaucoup de travail à camper le climat étouffant de Metronom’ via des réalisations urbaines sophistiquées, bétonnées à outrance. Ses personnages, superbement réalisés, sont aussi charismatiquement prenants et portent parfaitement la douleur de tout un peuple manipulé.

Une clôture très efficace pour une aventure futuriste qui a le don d’oppresser, effrayer, de susciter quelques notes d’espoir et de laisser un goût amer dans la bouche. Du très bon Corbeyran associé à un excellent Grun !

Par Phibes, le 23 novembre 2015

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