ombre des Lumières (L')
L'ennemi du genre humain

Dans la France du XVIIIème siècle, le Chevalier de Saint-Sauveur est un habile séducteur, n’hésitant pas à mettre en place des stratagèmes ingénieux pour arriver à ses fins. Esprit libre et persévérant, la partie est cependant plus ardue pour pénétrer la cour du roi Louis XV… La découverte, dit-on, de sa correspondance dans les tiroirs secrets d’un secrétaire à cylindre, nous fait revivre ce parcours sulfureux et aventureux !

Par v-degache, le 9 septembre 2023

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Notre avis sur ombre des Lumières (L') #1 – L’ennemi du genre humain

On était resté un peu déçu à la lecture des Indes fourbes, dernier scénario de fiction historique en date d’Alain Ayroles, même si, avec le dessin de Juanjo Guarnido, l’ouvrage restait bien au-dessus d’une bonne partie de la production franco-belge ! Le Lotois est bel et bien de retour, en grande forme, avec ce premier tome de L’ombre des Lumières !

Pour les Indes Fourbes, le scénariste de De Cape et de crocs avait imaginé une suite au roman picaresque de Francisco de Quevedo, narrant les aventures de don Pablos de Ségovie au Nouveau Monde. On retrouve avec ce premier tome de L’ombre des Lumières (qui devrait en compter trois au final), intitulé L’ennemi du genre humain, cette faculté de l’auteur à brouiller les pistes, à jouer avec la réalité historique et la pure fiction, s’amusant avec la littérature, son histoire, et notre imaginaire, construisant un récit et des personnages dont le lecteur doutera jusqu’au bout de leur réelle existence, et de la véracité des propos narrés !

Séducteur et libertin, intrigant politique, aventurier, on ne peut que penser à la figure de Giacomo Casanova en parcourant les aventures du héros de L’ombre des Lumières, un certain Chevalier de Saint-Sauveur ! D’autant plus que le personnage est lui aussi projeté au XVIIIème siècle, menant une vie libre, tant au niveau des mœurs que de l’esprit. Plutôt habile dans l’art de séduire les femmes, l’échec des tentatives de notre mystérieux chevalier pour pénétrer la cour de Louis XV va toutefois l’amener à se remettre en question et à migrer vers d’autres horizons !

Le dessin est assuré par un Richard Guérineau très inspiré, qui s’amuse à croquer cette galerie de personnages gravitant autour du Chevalier, dans une France gangrénée par une société d’ordres qui n’est plus adaptée à la réalité du Royaume. Son trait réaliste, ses gueules expressives, la justesse de l’encrage et des mouvements, servent parfaitement le scénario d’Alain Ayrolles qui s’appuie sur les extraits de lettres sulfureuses, supposées être de la main-même du Chevalier, pour conter les aventures du libertin. Assurant également les couleurs, l’auteur du Chant des Stryges signe une partition parfaite.

Quant à la construction du récit à base des échanges épistolaires du héros, elle est efficace et fonctionne bien, gardant mystère et suspense pour la suite des aventures de notre héros, tout en distillant quelques indices qui nous mettent l’eau à la bouche !

Face à la masse des sorties de cette rentrée littéraire, n’hésitez pas à plonger dans à L’ombre des Lumières pour suivre les aventures du Chevalier de Saint-Sauveur, mi-Rastignac, mi-Casanova, dont la suite des tribulations nous promet de fortes émotions, rapidement esquissées au fil des pages de ce premier Tome.

Par V. DEGACHE, le 5 juillet 2023

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