PEMA LING
De larmes et de sang

Saltimbanques, Tsanga et sa famille se promènent sur les routes et racontent leurs histoires au sein des villages. Leurs spectacles moqueurs attirent un jour la haine d’un despote qui, se sentant humilié, les fait massacrer.
Sonam, le frère de Tsanga et Péma Ling sa fille, seuls rescapés, s’enfuient vers un monastère afin d’y retrouver la paix et le goût de la vie. Obligé de la cacher pour la sauver, Sonam va faire croire aux moines que Péma Ling est un garçon.
Choquée par les meurtres et tombée dans un mutisme profond, l’enfant va lentement réapprendre à vivre. Elle aura un but : se venger !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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3 avis sur PEMA LING #1 – De larmes et de sang

Georges Bess, déjà auteur complet avec “Bobi” Chez Casterman – Collection écriture – continue son œuvre en solo avec une nouvelle série « Péma Ling » chez Dupuis. Cette aventure le ramène vers le Tibet, pays qu’il affectionne particulièrement et qui l’avait déjà séduit avec « Le Lama Blanc » (Jodorowski au scénario).
Le dessin est réaliste, précis, plutôt fouillé et mis en valeur avec de superbes couleurs chaudes, tout en aplat, réel plaisir de l’œil.
Le récit est dur et dans ce milieu hostile, les hommes montrent leur violence et leur cruauté.
Pour cette histoire forte, l’auteur plante des personnages de caractère. C’est dans cette hypothèse que dès son plus jeune âge, la fillette héroïne de la série devient l’emblème d’une lutte qui non seulement sera la sienne mais sans doute aussi celle des minorités.
La sagesse tibétaine aura-t-elle suffisamment d’ascendance sur la soif de vengeance ? Entre Kill Bill et 7 ans au Tibet, Péma Ling risque fort de s’imposer dans le milieu artistique .
Que le spectacle continue.. A noter également que la première édition de cet album contient un carnet de croquis supplémentaire absolument magnifique.

Par MARIE, le 11 mai 2005

Je ne suis pas un amoureux des grands espaces, des déserts caillouteux, du Tibet et de sa tragédie, mais je reste avant tout sensible aux âmes qui vibrent. Celle de George Bess s’envole littéralement pour ce pays, sa culture et ces hommes, pour cette gamine dont le père a été abominablement assassiné, pour ce petit être qui en pers sa voix, qui se cherche et qui entreprend de se retrouver dans l’écho des pierres de la vallée !
Alors oui, effectivement, les termes se croisent et ne sont pas forcément évidents pour les non-initiés, je ne trouve pas qu’il s’agisse vraiment d’un frein, même si Bess s’amuse visiblement à en rajouter pour la forme, dans le sens ou la lecture de cet album est dès le début dépaysante, cela fait donc partie, à mes yeux, du travail de lecture nécessaire.
Mais je suis un admirateur de cet artiste, de son dessin tellement précis, de ses couleurs pleines de matières fines, alliant des ambiances en aplats avec des textures d’aquarele, la lumière qui se glisse sur les joues, sur le dos, sur les plis, les expressions aux limites de l’ultra réalisme et cette science de la mise en page ! Je suis éblouit
Je ne trouve malgré tout pas le scénario trenscandant, c’est assez lent, presque contemplatif, c’est un peu véhiculé et on sent le scénario prétexte quand même et du coup, on attend avec impatience que els choses décollent un peu par la suite ! Je me doute bien que le véritable propos n’est pas à l’action mais plutôt à la découverte spirituelle, au rapport de l’être avec son pays, avec son âme et dans ce sens cette histoire manque peut-être un peu de surprise !
Alors vivement la suite, ne serait ce que pour se régaler à nouveau !

Par FredGri, le 9 janvier 2006

Le Tibet n’est donc pas seulement le Tibet blanc et gris d’Hergé ! Georges Bess dessine ses personnages et ses paysages avec un trait qui rend bien la rudesse de ces contrées. Il fait baigner le tout dans une palette de couleurs très limitée mais trouvant ses contrastes dans une multitudes de nuances de jaunes et d’orangés : c’est comme si on lisait du noir et blanc à la lueur d’un feu.

On comprend très vite l’envie de l’auteur de montrer qu’il s’est documenté abondamment ou qu’il connait très bien son sujet : les termes tibétains employés sont nombreux. On trouverait presque qu’il en abuse parfois, allant jusqu’à utiliser deux, trois mots par bulle que des astérisques viennent nous traduire. Mais c’est l’exercice qui semble nécessaire pour plonger le lecteur dans ce monde. Il est vrai que ceux que l’intérêt pour cette zone géographique n’a jamais effleurés ne prendront peut-être pas plaisir à se plonger dans cette histoire…

La structure du récit s’articule sur de nombreux flashbacks qui rattrappent le présent, ce qui a le mérite de ne pas laisser dans l’oubli des toutes premières pages les personnages que l’on ne rencontrera plus par la suite. La suite… L’évolution du personnage de Péma Ling qu’il nous est promis de suivre garde tous ses secrets tant les orientations possibles paraissent nombreuses. Que deviendra l’enfant blessée par l’inacceptable ? Régalez-vous de la force de ce très beau premier tome. Et comme moi, ne cachez pas l’impatience de lire la suite !

On note la présence d’un carnet de croquis de 16 pages réservé à la première édition.
 

Par Sylvestre, le 2 août 2005

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