PEMA LING
Les guerriers de l'éveil

Pema Ling, fillette cachée sous l’identité d’un garçon, par son oncle dans un monastère tibétain après le massacre de sa famille, observe en cachette les cours d’Agnaï Tsang. Le maître enseigne un art du combat complexe réservé aux moines.
Malgré sa discrétion, elle se fait surprendre et son identité est dévoilée aux yeux du maître. Mais sa grande habilité et son talent à refaire les figures pousse le moine à lui enseigner cet art. La sagesse ne s’apprend pas en si peu de temps, et un jour, sous l’effet de la colère, elle blesse violemment un autre élève.

Parallèlement, l’armée chinoise, avance inexorablement sous le commandement de l’intendant Tseundup.

Les combats personnels et les combats universels sont menés de front.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PEMA LING #2 – Les guerriers de l’éveil

Un dessin enlevé et précis pour décrire avec détails une épopée tibétaine et déiste, c’est ce qu’il fallait pour emmener le lecteur dans cette saga riche et surprenante.
Menées de front, deux histoires en parallèle sont racontées avec application, souci du détail et passion. Deux histoires différentes pour parler d’un Tibet en mal de liberté.

L’auteur n’en est pas à son coup d’essai sur le sujet mais cette toute nouvelle série, éditée par Dupuis dans la somptueuse collection « Repérages » nous emmène sur une terre en souffrance entre réalisme et fantastique. On s’immerge aisément et on suit le cours des choses sans pouvoir intervenir, pauvre lecteur que nous sommes, résolument contraints à l’inaction. Et pourtant, ce roman porte en lui tous les ingrédients qui nous font vibrer même en terrain hostile dans un froid glacial.

L’aventure est belle et Georges Bess impose un personnage féminin au milieu d’un monastère essentiellement habité par des hommes. La fillette représente alors tous les espoirs d’un avenir tolérant hommes et femmes, moines et paysans, chinois et tibétains ( !).

Finalement, il n’en est rien. Péma Ling, doit survivre afin d’emmener l’histoire un peu plus loin et possède alors les caractéristiques majeures de l’homme en général. Sa hargne et sa force, puis sa haine, sa violence l’emporteront sur la sagesse, la patience et l’observation.
Mais gagner en utilisant l’identité d’un autre n’est pas une victoire. Prendre les défauts des hommes pour pouvoir s’imposer parmi eux ne fait pas changer les choses. Il aurait fallu qu’elle gagne en tant que telle parmi les moines pour savourer une réelle victoire.

La sagesse… que dit-elle ? Pas de commentaires à ce sujet. S’il faut réfléchir de façon plus unisexe, alors il faut penser que le combat de l’homme est d’apprendre les points cruciaux pour savoir où il ne faut jamais taper. Belle leçon de respect d’autrui.

Le dessin pointu, réaliste et superbe de Georges Bess, rehaussé de couleurs parlantes, chaudes ou froides selon les émotions et les tensions à paraître, met en avant la force d’un récit d’aventure puissant, donnant lieu à toutes les rêveries mais aussi les réflexions profondes que le monde peut se faire sur la paix dans le monde. Cet album parle de l’être humain, il est superbe et pose le départ d’une saga qui pourrait partir assez loin.

A découvrir sans hésiter.

Par MARIE, le 15 mars 2006

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