SIMON DU FLEUVE
Le clan des centaures

Critiquer le Grand Auclair est loin d’être chose aisée tant son oeuvre est considérable et reconnue. Malgré tout, ce premier tome de Simon du fleuve en main fleure bon les années 70, l’époque du renouveau de la BD franco-belge et de sa toute puissance. En effet, prépublié dans le journal Tintin, Simon du fleuve ne pouvait que toucher un large public de jeunes garçons et filles qui découvraient en même temps que lui les horreurs de la guerre.

La couverture pose la base de l’histoire : A quelle époque nous situons nous ? Néhandertal ? Gaulois ? Moyen-Age ? rien ne peut laisser paraître que nous sommes en fait plus proche des années 2050 ou 2100 !
D’aucuns diraient qu’il ne peut y avoir plus classique comme couverture. C’est exact ! Mais il ne faut pas oublier non plus que cette BD date de 1976 ! En tout cas elle porte au lecteur l’envie de savoir le pourquoi de comment de cette situation … Et c’est bien là l’essentiel !

Le scénario est digne de grands films ou de grands auteurs de romans, la qualité de la narration est telle qu’on se demande pourquoi avoir oublié aujourd’hui ce type de récits qui faisaient la beauté de l’action : "Un long instant, il était resté là, devant l’étrange découverte, cherchant vainement sa signification …" Vous voulez connaître la suite ? Empressez vous de le lire ! Le lecteur est happé, de la première à la dernière page par l’humanité de cet homme qui ne ressemble en rien à un "héros" au sens propre du terme … il ne peut s’empêcher de se dire "Mais c’est vrai, l’humanité peut-elle à ce point dévier de trajectoire ? Les hommes sont-ils si fous ?" 

Quand au dessin que dire d’un tel perfectionnisme ? Pas un seul plan sans perspective ? Pas un seul raté de crayon, manque de couleurs …. De magnifiques paysages, une nature verte et dépouillée, une invitation au voyage !!!

Avis à vous, jeunes et moins jeunes si vous ne possédez pas encore ce titre, il va vous falloir harceler votre bouquiniste préféré pour le trouver. Quand à la réédition de la série, cela ne semble pas encore être au goût du jour chez Dargaud et c’est fort dommage !

Par PEK, le 17 octobre 2010