SIMON DU FLEUVE
Integrale 1

("La ballade de Cheveu Rouge", "Le clan des centaures" et "Les esclaves")
Dans ce monde post-apocalyptique Simon vit près du fleuve en solitaire. Lorsque le vieux vient le voir afin qu’il puisse l’aider à retrouver son fils "Cheveu Rouge" ! Simon finit par accepter, une décision qui va changer sa vie et l’amener à prendre la route pour voyager et rencontrer les peuples nomades du Clan des Centaures ou simplement se battre contre les esclavagistes des "cités"…

Par fredgri, le 24 décembre 2015

Notre avis sur SIMON DU FLEUVE #int.1 – Integrale 1

Premier volume de cette Intégrale de Simon du fleuve par le lombard qui nous offre ici une édition de toute beauté !
Le dossier introductif de Patrick Gaumer revient ainsi sur les tout débuts de Claude Auclair, sur ses premiers travaux d’illustrateurs SF dans Fiction et Galaxie avant d’arriver dans Pilote. Ensuite il insiste sur la série, son univers et les principes que défend Auclair. C’est passionnant et extrêmement exhaustif, avec des dessins et des photos pour agrémenter les textes !

C’est intéressant de réhabiliter ainsi cette série qui fait partie des grands classiques de la bande dessinée, mais qui n’a pas la même reconnaissance que d’autres. Replonger dans ces pages nous ramène un très agréable souffle de nostalgie, d’une bande dessinée humaniste qui vante les mérites d’une philosophie communautaire généreuse, sans cesse réprimée par les affres du pouvoir, de cette industrialisation envahissante !
Alors en effet on ne peut s’empêcher de retrouver cet esprit hippie propre aux années 70, avec ce héros voyageur, les cheveux longs, la barbe fournie et ces tribus de nomades qui vivent d’élevage et de cultures. Mais je trouve que c’est une approche assez saine en fin de compte, surtout au milieu des séries actuelles qui prônent l’action et l’interventionnisme à tout va !

Personnellement, je redécouvre donc Simon du Fleuve avec ce volume. Quelques vagues souvenirs de lectures d’ado ! Mais il faut dire que les scénarios d’Auclair sont particulièrement fluides et clairs, de même que les intentions. En contre partie, l’auteur est bavard, on commence d’emblée par de gros pavés de textes très littéraires, n’hésitant pas à mettre l’accent sur la nature et les sentiments des personnages. Ça peut être rébarbatif au premier abord, d’autant que ces blocs de textes n’apportent pas toujours grand chose, néanmoins c’est intéressant de suivre aussi l’auteur dans cette volonté d’approfondir ce qu’il montre, d’insister sur les ambiances, sur ses idées ! Ces textes ont finalement un rôle très important dans la façon d’appréhender l’histoire et le rapport des uns et des autres !

"La ballade de Cheveu Rouge" est en noir et blanc, on nous montre les tout débuts de Simon, au moment ou il quitte son fleuve pour aider le vieux. S’ouvre alors devant lui la grande aventure. On se dit que le héros n’est pas long à se laisser convaincre, mais qu’importe, c’est surtout le moyen, pour Auclair, de mettre en place le cadre et les principes moraux de Simon.
Certes, il s"agit de science fiction, mais il s’agit davantage de jouer avec une sorte de retour à la nature moderne ! Et c’est ce qui sera mis en scène dans "Le clan des centaures" ou Simon rencontre une tribu de nomades et décide de rester vivre à leur côté jusqu’au moment ou cette vie paisible se voit menacer par l’arrivée proche d’une troupe de mercenaires venant des Cités ! Simon devant, dans "Les esclaves" aller délivrer les rescapés emmenés dans des camps de travaux.

On le comprend très vite, cette série c’est l’aventure avec un grand A, une aventure teintée d’humanisme donc, mais qui prend aussi son temps. A cette période on n’était pas dans ces sempiternels schémas initiatiques en cours actuellement, il s’agissait plus d’errances, de rencontres, d’une histoire qui se construits au fur et à mesure ! C’est frais et bourré de valeurs généreuses sur ce que pourrait être l’homme et le monde qui l’entoure !
Peut-être qu’Auclair reste encore très scolaire dans ses démonstrations et du coup on a parfois un petit sourire devant un dialogue dénonciateur ou devant une morale assenée pour conclure une situation, toutefois cela reste passionnant d’un bout à l’autre, d’autant que graphiquement c’est très beau, un style réaliste magnifique, remarquablement bien mis en valeur au début par ce sublime noir et blanc !

Un premier volume que je vous conseille vivement, qui réhabilite très agréablement une série qu’on avait tendance à oublier et c’est bien dommage !
Vivement la suite en décembre !

Par FredGri, le 24 décembre 2015

Publicité