SODA
, tome HS 1/2
Résurrection
Les attentats du 11 septembre 2001 viennent de marquer au fer rouge le monde, la peur du terrorisme n’a jamais été aussi vive. La police de New York annonce donc le renforcement des systèmes de surveillance, avec l’envoi de nombreux drones dans le ciel de la ville et l’organisation de tests d’urgence en grandeur nature. Alors qu’il se balade avec sa mère Mary dans le métro, Soda croise la route d’un dangereux terroriste fiché par la police. Enquêtant en parallèle avec son ami Babs, il appréhende une prochaine attaque dans le métro… Cependant, étrangement, un tueur est envoyé à ses trousses pour l’éliminer…
Par fredgri, le 13 novembre 2024
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Genre s :
-
Sortie :
-
ISBN :
9791034765171
Notre avis sur SODA #HS 1/2 – Résurrection
Paru initialement en 2014, comme 13e volume de la série, ce « Résurrection » a assez étrangement provoqué la polémique auprès d’un lectorat qui a estimé que Tome trahissait l’esprit de la série. Sans aller davantage m’étendre sur les tenants et aboutissants de cette histoire, sans aller non plus discuter de la légitimité de ces réactions, il convient néanmoins de préciser que Gazzotti, le précédent artiste de la série, a réussi à faire retirer ce volume de la continuité pour proposer l’année dernière son propre 13e épisode, au côté du scénariste Olivier Boquet: « Le pasteur sanglant« .
Nous retrouvons donc l’univers du détective, quelques années dans le futur, juste après les attentats du 11 septembre. On sent que le traumatisme s’installe et exacerbe les angoisses des uns et des autres et surtout ce sentiment protectionniste qui peut facilement faire glisser une société vers du contrôle policier inquiétant. On sait que le scénariste Tome a été profondément marqué par la violence des évènements et qu’il a ainsi souhaité inscrire Soda davantage dans une période impactée par ce drame, quitte, pour cela, à faire un bon symbolique dans le futur, sortant ainsi la série de ses habituelles références aux années 80.
Toutefois, on le sent bien, l’idée n’est pas de transformer cet univers en autre chose, mais de le faire évoluer, plus en lien avec l’époque, avec la société. Alors en effet, le ton est plus tendu, plus « adulte » et l’humour est moins omniprésent, mais tout le reste est là.
Tome propose ainsi un récit dense et dur qui voit Soda et ses collègues confrontés à la mort du capitaine Pronzini, à la prise en main du service par une nouvelle équipe plus « sécuritaire » qui commence dès lors à faire de la reconnaissance faciale, à envoyer des drones un peu partout, tout en cloisonnant les informations. Cependant, le policier reste fidèle à lui-même, tout autant enclin à se mêler de ce qui ne le regarde pas directement et à foncer dans le lard, avec l’aide de sa collègue Linda et de son ami le sergent Bab’s.
L’écriture de Tome reste à la fois légère et sombre. Les évènements se précipitent, il n’est clairement plus temps de rigoler. Du bon polar qui va à 100 à l’heure, avec un travail sur les caractérisations assez intéressant.
Cette première partie se termine sur un cliffhanger percutant qui laisse augurer une conclusion peut-être même plus sombre encore. En tout cas, on attend les prochaines planches de Dan qui s’en sort extrêmement bien, complètement en phase avec l’univers graphique de ses prédécesseurs.
Très conseillé.
Par FredGri, le 13 novembre 2024