TEAM RAFALE
Lancement à haut risque

Pour le plus grand plaisir des amateurs d’aventures aéronautiques, la série Team Rafale pilotée par Eric Zumbiehl et son sympathique squadron de dessinateurs se poursuit dans un rythme bien soutenu. Avec ce huitième opus, Tom Nolane, le sympathique pilote du fameux Rafale, personnage récurrent de la saga, revient en force pour une équipée qui se veut taillée pour lui et qui doit l’amener à contrer un adversaire pour le moins sournois.

Force est de constater que cette première partie d’aventures est on ne peut plus riche en péripéties. Eric Zumbiehl prouve encore une fois ses grandes connaissances en matière militaires qu’il n’hésite pas à utiliser très adroitement pour cadrer son récit. S’appuyant évidemment sur contexte géopolitique très actuel (les agissements inquiétants de la Corée du Nord), l’auteur nous renvoie dans un programme spatial du Ministère de la Défense de 2008 (programme Aldébaran) qui consiste à utiliser le fleuron de l’aviation française comme lanceur de satellites et nous introduit dans une série de rebondissements pleinement haletants.

On pourra saluer la fluidité de ce scénario qui a l’avantage non seulement de s’appuyer sur une réalité technique contemporaine très documentée mais aussi sur une volonté de l’utiliser pour en extirper une aventure fictive des plus actives. Ce mix fonctionne parfaitement et offre une vision que tout un chacun, à tout niveau, peut apprécier réellement. Tom Nolane qui, au passage, gagne en grade (dorénavant Commandant), reste très convaincant dans ses pérégrinations de pilote et également dans celles plus intimes, entre Jess et Sandra. De fait, on ne s’ennuie à aucun moment à le suivre dans ses essais ou combats aériens, face à un adversaire qui a décidé de ne pas lui faire de cadeau.

Pour les besoins de ce premier volet, Michel Lourenço revient pour la quatrième fois dans la série (après les tomes 5, 6 et 7) pour la réalisation du dessin. L’on pourra une fois encore apprécier la rigueur que cet artiste, épaulé par Olivier Jolivet et Sébastien Philippe, s’applique à utiliser avec une précision quasi-photographique pour la restitution de ses nombreux décors et engins de toute sorte (du Rafale au catamaran en passant par les locaux de la DGA et autres). Le travail est impressionnant et le résultat qui donne un côté réel se veut des plus concluants. Les personnages, quant à eux, croqués avec une bonne régularité (malgré peut-être Sandra dont les traits inspirés semble-t-il par ceux de de l’artiste Charlize Theron ont un tantinet évolué), bénéficient d’un bon charisme et sont plaisants à suivre.

Une ouverture d’aventure d’aviation très engageante qui, comme les précédents tomes, bénéficie d’un dossier sur le Rafale riche en enseignement (ici traitant du personnel mécanicien du fameux avion de chasse).

Par Phibes, le 13 mai 2017